Budget 2000-2001 / Discours sur le budget

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VI. 310 millions de dollars pour le développement des régions

Le présent budget dégage par ailleurs 310 millions de dollars pour soutenir le développement économique de l'ensemble de nos régions, avec insistance sur certains cas particuliers.

Aide à certaines régions en particulier

Si l'amélioration des conditions économiques observée depuis 1994 a bénéficié à l'ensemble du Québec, certaines régions font beaucoup mieux que la moyenne, notamment Chaudière-Appalaches, l'Outaouais, la Montérégie, Laval, les Laurentides, l'Estrie, Lanaudière et Québec. J'espère d'ailleurs que l'implantation en cours d'une cinquantaine de carrefours de la nouvelle économie -- les CNE -- accélèrera le mouvement de croissance et le répandra partout ailleurs.

Par contre, certaines autres régions sont encore aux prises avec des problèmes de sous-emploi, auxquels nous avons l'obligation morale et solidaire de nous attaquer.

C'est le cas tout d'abord de la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Dès le 19 novembre dernier, le gouvernement du Québec annonçait 23 millions de dollars pour stimuler la création d'emplois et la relance économique de cette région. Le présent budget porte ce montant à 49 millions de dollars. Il ajoute ainsi 9 millions de dollars pour des travaux routiers, 12 millions de dollars pour des infrastructures touristiques et 5 millions de dollars pour créer des emplois en forêt.

De plus, nous allons bonifier notre politique maritime tout en déplorant que le gouvernement fédéral se refuse toujours à nous suivre dans une voie aussi efficace et appréciée par l'industrie. Ainsi, nous réduisons de moitié la taille minimale des bateaux donnant droit au crédit d'impôt du Québec, ce qui sera particulièrement bénéfique aux chantiers de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

Notre gouvernement désire aussi apporter une aide spécifique aux régions minières du Québec, pour y garantir une expansion continue de cette industrie. Des crédits additionnels de 5 millions de dollars pour cette année serviront à créer un programme de soutien aux sociétés juniors d'exploration qui sont en difficulté. De plus, un budget additionnel de 5 millions de dollars pour un an servira à mettre en place un volet du programme d'aide à l'exploration minière en Abitibi-Témiscamingue.

L'agglomération de Sorel et Tracy, au passé industriel pourtant brillant, vit présentement une période économique et sociale difficile. Au cours des deux dernières décennies, plusieurs entreprises ont fermé leurs portes et l'usine de Tioxide vient d'annoncer sa fermeture prochaine. D'autres usines se sont restructurées, ce qui a entraîné de nombreuses pertes d'emplois. Malgré ces difficultés, l'agglomération de Sorel et Tracy, deux municipalités en voie de fusion, ne veut pas se laisser abattre et plusieurs de ses représentants – au premier rang desquels leur vaillant député – ont élaboré un plan d'intervention à volets multiples afin de relancer et de diversifier l'activité économique.

Le gouvernement n'est pas indifférent à cette volonté de se prendre en mains. Ce budget alloue donc 21 millions de dollars sur trois ans pour favoriser la réalisation de plusieurs projets élaborés localement.

Le Québec produit 10 % de l'aluminium du monde. La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui plus que toute autre contribue à cette production, compte encore trop peu d'entreprises qui transforment le métal léger, un créneau pourtant voué à une forte croissance. Ce budget vient soutenir le développement de la « Vallée de l'aluminium » comme pôle d'excellence mondiale pour la transformation de cette extraordinaire ressource. J'annonce l'instauration d'un crédit d'impôt à l'intention des entreprises qui s'y installeront pour fabriquer des produits finis ou semi-finis à partir de l'aluminium, ou encore des équipements spécialisés destinés aux entreprises de transformation de l'aluminium. Ce crédit équivaudra à 40 % des salaires des employés affectés à la production et à la commercialisation pendant l'année qui suivra leur embauche.

Aide à l'industrie de la forêt

La plupart des usines de pâtes et papiers du Québec sont déjà bien engagées dans le processus de transformation nécessaire de leurs procédés de production et elles y ont investi plusieurs milliards de dollars. Toutefois, un certain nombre d'entreprises ont laissé vieillir leurs équipements maintenant peu productifs et mal adaptés à la concurrence mondiale. Or, plusieurs de ces usines constituent le pivot de l'activité économique des régions et des villes où elles sont implantées.

J'annonce aujourd'hui, l'octroi d'une somme de 100 millions de dollars à l'organisme INNO-PAP, afin de soutenir le développement de l'industrie des pâtes et papiers. Les montants versés à INNO-PAP permettront :

  • de moderniser les usines québécoises les moins compétitives; et
     
  • de maintenir les emplois en région.

Ces initiatives devraient amener la modernisation de plusieurs usines, des investissements de 700 millions de dollars et la préservation de 2 500 emplois, presque tous en région évidemment.

Aide aux milieux ruraux

On sait l'importance que revêtent les régions rurales pour l'économie québécoise. On se rappellera à cet égard que, lors du discours inaugural du 3 mars 1999, le Premier ministre avait annoncé l'intention ferme du gouvernement d'adopter une politique québécoise de la ruralité au cours de l'année 2000. Mon collègue, le ministre des Régions, dévoilera au mois de juin prochain cette politique, ainsi que les mesures requises pour la mettre en oeuvre. D'ici là, il importe d'assurer le financement de trois mesures introduites dans le passé et qui ont fait leurs preuves. J'annonce donc la reconduction, pour une période de cinq ans, des programmes d'agents ruraux, de soutien aux produits du terroir ainsi que du financement de l'organisme Solidarité rurale. Nous avons réservé à cette fin une somme de 3 millions de dollars par année.

Lors de la Conférence sur l'agriculture et l'agroalimentaire québécois tenue à Saint-Hyacinthe en mars 1998, le gouvernement et ses partenaires du monde agricole ont convenu de la nécessité de moderniser les outils financiers dévolus à l'agriculture, pour qu'ils deviennent de puissants leviers de développement. Pour que s'amorce sans plus tarder cette réforme tant souhaitée, j'annonce aujourd'hui un engagement gouvernemental à long terme de 300 millions de dollars par année pour le financement des outils financiers propres au secteur agricole.

Autres investissements en régions

Plusieurs régions du Québec ont, à des degrés divers, besoin de diversifier leur économie pour y créer un plus grand nombre d'emplois. Notre gouvernement entend bien les appuyer dans leurs efforts et il leur accorde aujourd'hui 50 millions de dollars pour ce faire. Les régions visées sont les suivantes : le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay--Lac-Saint-Jean, la Mauricie, l'Estrie, l'Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Nord-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Lanaudière, les Laurentides, la Montérégie et le Centre-du-Québec.

La disponibilité de gaz naturel à des prix avantageux contribue certainement à l'essor économique des régions desservies. Pourtant certaines régions en sont encore privées. Plusieurs entreprises stratégiques s'en trouvent désavantagées. C'est le cas de certains producteurs agricoles, notamment ceux de l'élevage du porc, de l'élevage de la volaille et du séchage des grains.

Ce budget dégage donc 25 millions de dollars pour financer la contribution gouvernementale à l'extension du réseau gazier, afin de desservir des parcs industriels dans les régions de Québec, de l'Abitibi, de la Montérégie, de l'Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Mauricie et des Laurentides. Il devrait en résulter des investissements de 150 millions de dollars et la création de 2 400 emplois.

Il y a un chaînon manquant dans notre arsenal de financement des entreprises. On sait pourtant que plusieurs régions du Québec comptent sur la création de très petites entreprises pour assurer une partie de leur développement économique.

J'annonce donc aujourd'hui la création d'un programme de garanties de prêts pour le démarrage d'entreprises de taille modeste. Le gouvernement garantira 80 % des pertes assumées par un prêteur, jusqu'à concurrence de 100 000 $. Ce nouvel instrument leur permettra de se procurer plus facilement les capitaux requis pour la capitalisation et le fonds de roulement dont elles ont besoin.

Par ailleurs, nous octroyons à la Société des établissements de plein air du Québec les fonds nécessaires pour réaliser des investissements de 30 millions de dollars au cours des trois prochaines années. Ceux-ci serviront à améliorer les infrastructures d'hébergement, de services ainsi que d'accès aux sites et territoires dans l'ensemble des régions.

 

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