Budget 2000-2001 / Discours sur le budget

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VII. Accroître notre appui à la culture

La promotion de la culture québécoise demeure au centre des préoccupations de notre gouvernement. Un grand Québécois disparu en cours d'année, Rosaire Morin, a écrit : « Un peuple qui défend sa culture défend bien plus en réalité : il défend du même coup sa dignité, sa liberté et (même) sa prospérité ».

La culture québécoise est bien vivante et rayonne dans le monde de façon plus que proportionnelle à notre nombre. Notre peuple en est fier et soutient par son affection, son admiration et ses deniers nos créatrices et créateurs.

Le gouvernement du Québec est en pleine harmonie avec la population dans son engagement envers la culture. Même aux heures les plus ingrates de lutte contre le déficit, les moyens de la culture ont été préservés et se sont accrus. C'est ainsi que le budget du ministère de la Culture et des Communications, qui était de 392 millions de dollars en 1997-1998, s'élèvera en 2000-2001 à plus de 430 millions de dollars. Cela sans compter les divers soutiens de nature fiscale que j'ai eu l'occasion d'annoncer régulièrement.

Le présent budget poursuit dans cette veine et vient ajouter une nouvelle forme de soutien fiscal à la culture. En raison de l'exiguïté du marché québécois pour le livre, nos éditeurs arrivent difficilement à publier tous les auteurs québécois qui mériteraient de l'être.

C'est pourquoi j'annonce aujourd'hui la mise en place d'un crédit d'impôt pour l'édition de livres. Celui-ci permettra de couvrir jusqu'à 40 % des dépenses de main-d'oeuvre nécessaires pour la préparation d'un ouvrage et 30 % des dépenses de main-d'oeuvre nécessaires à son impression. Ce crédit d'impôt répond à un engagement du Premier ministre au Sommet sur la lecture et le livre et il entre en vigueur dès maintenant.

L'affirmation de notre culture nationale s'appuie sur des institutions et des musées capables de susciter un renouvellement de la création en rafraîchissant leurs collections et de mettre ce génie créatif en valeur par des manifestations d'envergure. Ces institutions comptent sur l'appui financier de notre gouvernement.

J'ai donc le plaisir d'annoncer aujourd'hui l'octroi d'une somme de 29,5 millions de dollars, qui permettra à la ministre de la Culture et des Communications de soutenir diverses initiatives dans ces deux domaines. Cette somme rendra notamment possible un soutien accru aux grandes institutions artistiques, dont les Grands Ballets de Montréal et l'Orchestre symphonique de notre capitale nationale. Le Musée national du Québec pourra aussi aménager une salle Jean-Paul Riopelle où sera exposé en particulier le magistral « Hommage à Rosa Luxemburg ».

Avec le retour de l'équilibre dans les finances publiques, il convient maintenant de recommencer à investir dans le développement des équipements voués à la culture. J'annonce donc aujourd'hui des investissements de 30 millions de dollars dans les programmes de soutien aux équipements culturels et de restauration des biens culturels. Ainsi, nous pourrons poser les gestes les plus pressants pour maintenir en bon état les actifs existants et pour mettre aux normes certains équipements de diffusion de la culture, des arts de la scène et de la muséologie.

La chaîne de télévision TV5 est un fleuron de la coopération multilatérale francophone, et diffuse de façon continue dans 120 pays des émissions produites dans divers pays de la francophonie. De ce fait, elle contribue au rayonnement du Québec à travers le monde, en plus de créer des emplois à Montréal, qui en constitue le deuxième pôle stratégique. Au dernier Sommet de la francophonie, le Québec a promis d'appuyer plus intensément le développement de cette chaîne. J'annonce aujourd'hui que des crédits additionnels de 8 millions de dollars seront octroyés à cette fin.

La préservation du patrimoine architectural, qui constitue un de nos trésors nationaux, requiert des efforts financiers essentiels et importants.

L'État doit donner l'exemple. Dans les cas d'immeubles qui lui appartiennent, l'insouciance est difficilement soutenable. Par exemple, l'immeuble du Séminaire de Nicolet, un des plus beaux spécimens du patrimoine architectural éducatif du Québec, qui appartient à ce qui deviendra bientôt l'École nationale de police, offre depuis des années le désolant spectacle de ses ruines calcinées. J'annonce donc qu'une somme de 43 millions de dollars sera investie pour refaire de ce joyau un édifice adapté à sa fonction, en lui redonnant son élégance québécoise d'antan.

Même chose pour l'édifice de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie situé rue Saint-Denis à Montréal. Celui-là n'est pas calciné, mais son légendaire manque d'esthétique dépare un joli quartier culturel et historique qui mérite mieux. Nous y investirons donc 18 millions de dollars.

Nous continuerons par ailleurs à venir en aide aux divers groupes qui se soucient de préserver le patrimoine religieux du Québec. Il y a cinq ans, nous avons mis sur pied un programme à cette fin et nous y avons consacré 80 millions de dollars depuis. J'ai le plaisir d'annoncer aujourd'hui une injection supplémentaire de 20 millions de dollars dans ce programme.

 

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