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Budget 1997-1998 / Discours sur le budgetIntroductionAu cours de la dernière année, le Québec sest engagé dans un effort sans précédent pour redéfinir ses objectifs socio-économiques et les moyens pour les atteindre dans un cadre à la fois progressiste et rigoureux. Deux sommets nationaux, couronnés de succès, ont réuni les forces vives de notre nation. Entre les deux sommets, plusieurs chantiers ont conçu toute une série dinitiatives pour améliorer économiquement et socialement les vies individuelle et collective de nos compatriotes. Cet exercice extraordinaire de réflexion nous a permis de dégager les deux grandes priorités du présent budget : poursuivre lassainissement des finances publiques et éliminer le déficit budgétaire avant lan 2000, dans léquité et sans compromettre notre solidarité; en même temps et avec la même ardeur, mener la bataille pour lemploi en rattrapant et dépassant le taux de création demplois du Canada dici trois ans. Sur le plan du redressement financier, la route est tracée et suivie. Nous étions convenus de réduire le déficit à 3,2 milliards de dollars au cours de lannée qui vient de sécouler. Cest fait. Pour la deuxième année de suite, nous atteignons la cible fixée. Depuis des années, le gouvernement était incapable de respecter ses cibles de déficit. Mon prédécesseur, le député de Crémazie, a mis fin à cette disgrâce. Le cercle vertueux est maintenant amorcé. La crédibilité nouvelle du gouvernement du Québec se consolide, une année à la fois, et cela va continuer. Pour lannée qui vient, la cible maintenant consacrée dans nos lois est de 2,2 milliards de dollars. Avec le budget que je dépose aujourdhui, nous maintenons le cap et nous allons ainsi franchir une autre étape cruciale en direction du déficit zéro. Lannée qui commence est la plus difficile, mais cest la dernière à requérir daussi grands sacrifices : nous entrerons bientôt dans des eaux plus calmes. Lobjectif de cette année exige cependant des efforts importants de la part de toute la société québécoise, notamment les employés du gouvernement, puisque cest dabord par une compression des dépenses de 2,3 milliards de dollars que nous latteindrons. Un effort particulier sera aussi demandé aux grandes entreprises. Une dernière source de réduction du déficit proviendra de la lutte contre le travail au noir et lévasion fiscale. Sur le front de la croissance économique, nous avons observé plusieurs signes encourageants au cours des derniers mois. Les prévisions pour 1997 ne sont pas pour autant satisfaisantes, notamment en termes de création demplois. Cest pourquoi ce budget contient des mesures majeures pour nous rapprocher des objectifs demplois convenus avec nos partenaires des sommets. Objectifs dautant plus ambitieux que le Québec ne contrôle pas encore tous les leviers nécessaires à son développement. Jannonce aujourdhui un plan dinvestissements privés et publics de plus de 5 milliards de dollars. Ce budget propose en outre une réforme majeure de notre fiscalité, pour la rendre plus simple, plus compétitive, plus équitable et plus créatrice demplois. Lheure nest évidemment pas venue de diminuer notablement la ponction fiscale globale. Nous allons donc faire autrement avec plus defficacité économique et plus de justice sociale. Cette réforme est au départ neutre sur le plan financier, pour lÉtat comme pour les contribuables. Elle sera en grande partie financée par un relèvement de la taxe de vente, qui passera de 6,5 % à 7,5 % en janvier prochain. Elle comporte par ailleurs une importante diminution de limpôt des particuliers et permettra dalléger le fardeau fiscal des contribuables dès que le déficit zéro sera atteint. Ils y gagneront quelque 280 millions de dollars. La classe moyenne et les travailleurs à faibles revenus en seront les principaux bénéficiaires. Jannonce une baisse moyenne de 15 % de limpôt sur le revenu des ménages gagnant 50000 dollars ou moins, qui sappliquera à compter du 1er janvier prochain. Jannonce que 200 000 contribuables à faibles revenus nauront plus aucun impôt à payer. Jamais, en 25 ans, notre système fiscal naura été refaçonné aussi profondément. Jamais il naura été autant simplifié. Au total, jannonce une réduction dimpôt sur le revenu des particuliers de 850 millions de dollars. Ce budget comporte enfin un allégement des taxes sur la masse salariale, une série dactions pour aider les jeunes à prendre leur place dans la société et un appui au développement de divers secteurs tels que léconomie sociale, les forêts, les mines, lhabitation sociale et les communautés rurales. I. LÉCONOMIE : PRIORITÉ À LEMPLOI Lan dernier, la croissance de léconomie québécoise a été de 1,2 %. Cela se compare bien à celle du Canada qui a été de 1,5 %, surtout si lon considère laustérité de notre dernier budget. Malgré laugmentation des investissements et la croissance des exportations, la création nette demplois en 1996 naura été que de 8 500, ce qui constitue une grande déception. Jutilise lexpression « création nette » parce quil sest créé bien plus demplois en 1996, mais quil en est aussi disparu beaucoup. Le résultat est que le taux de chômage en 1996 sest établi à 11,8 %, ce qui demeure inacceptable, bien que ce soit une amélioration notable par rapport au triste résultat de 13,2 % atteint en 1993. Ce taux de chômage de 11,8 % est supérieur au taux canadien, dans des proportions similaires à ce qui prévaut depuis 40 ans. Le différentiel relatif entre le Canada et le Québec est donc structurel. Cest la raison pour laquelle seuls des efforts majeurs, structurels eux aussi, pourront le combler. Plusieurs signaux encourageants Sur le plan de la conjoncture économique, on note toutefois, depuis quelque temps, une amélioration sensible. Les taux dintérêt ont beaucoup diminué au cours des deux dernières années. Cette diminution commence à porter fruit. Dailleurs, grâce à sa gestion serrée, le gouvernement du Québec emprunte aussi plus facilement et à bien meilleur compte. Depuis plusieurs mois, de nombreux indicateurs économiques progressent rapidement, et généralement plus vite au Québec quau Canada. Cest le cas des ventes dautomobiles et des ventes au détail. Le marché de la revente dhabitations a aussi rebondi de façon spectaculaire. Les livraisons du secteur manufacturier se sont accrues fortement. Depuis mars 1996, les exportations internationales du Québec ont fait un bond spectaculaire de près de 18 % contre 7,4 % au Canada. Cette amélioration de la conjoncture se répercute sur le marché du travail. Depuis juillet, il sest créé quelque 64 000 emplois au Québec, dont près de la moitié durant les trois derniers mois. Cela représente la majorité des emplois créés au Canada depuis juillet. Les investissements privés Les investissements des entreprises sont une condition essentielle à la prospérité économique. Combien de fois na-t-on pas entendu dire lan dernier, par des esprits chagrins et de moroses gazettes, que les investisseurs boudaient le Québec au profit dautres régions du Canada. La réalité leur a donné tort. Que sest-il vraiment passé en 1996? Les nouvelles données de Statistique Canada nous le disent. Les entreprises privées ont accru de 12,6 % leurs investissements au Québec dans lexpansion de leurs installations et dans la modernisation de leur équipement. En soi, cette augmentation, la plus forte depuis la fin des années quatre-vingt, est remarquable. Mais ce qui lest encore plus, cest que cette hausse a été trois fois plus forte quau Canada. Elle a également dépassé, et par une forte marge, laugmentation de 7,8 % dont lOntario a bénéficié. Par ailleurs, on lit et on entend régulièrement que le Québec recevrait moins de 10 % des investissements étrangers au Canada. Ces données ne concernent en fait que les acquisitions de compagnies canadiennes par des entreprises étrangères. Notre objectif à nous, cest dattirer au Québec linvestissement direct étranger qui crée des emplois. Cest ce qui sest produit lan passé : les firmes étrangères ont annoncé au cours de 1996 des investissements de 2,5 milliards de dollars au Québec. Le tout fortement concentré dans les technologies de lavenir. Il est clair que ces décideurs étrangers font confiance au Québec et quils contribuent à la force de son économie. La récente étude réalisée par Price Waterhouse le confirme : notre structure fiscale est compétitive pour attirer ces investissements, particulièrement pour les entreprises qui font de la recherche-développement. Les perspectives : redressement graduel de léconomie Les conditions dun redressement graduel et durable de léconomie sont donc en place. Cette hausse marquée de plusieurs indicateurs économiques montre que le processus est solidement amorcé. Il devrait se poursuivre, étant donné le faible niveau des taux dintérêt et la conjoncture favorable qui dure et perdure aux États-Unis dAmérique, notre plus grand marché extérieur. Malheureusement, les contraintes que nous impose le lourd endettement des ménages et des gouvernements nous entraveront encore en 1997. Elles tendront à freiner notre croissance dans lannée qui vient. Le passé pèse lourd. Si nos finances avaient été redressées avant, nous pourrions mieux profiter de la portance actuelle. À partir de 1998, cependant, les perspectives sannoncent plus favorables. Au fur et à mesure que les contraintes héritées du passé seront levées, nous pourrons encaisser les dividendes de lélimination du déficit. Je dois ajouter que, comme lan dernier, ce budget a été élaboré à partir de prévisions économiques très prudentes. Par exemple, notre hypothèse dune croissance de 1,5 % pour 1997 est inférieure à celles de tous les experts du secteur privé. Les hypothèses de création demplois qui ont servi à préparer le présent budget nen prévoient que 25 000. Encore une fois, cest plus modeste que ce quanticipent les experts du secteur privé. Mais, de toute manière, les mesures annoncées aujourdhui, laction globale du gouvernement et de ses partenaires se conjugueront pour que cette prévision conservatrice soit largement dépassée. En effet, au Sommet économique de Montréal, en novembre dernier, nous nous sommes tous collectivement donné lobjectif, dici trois ans, de créer proportionnellement autant, sinon plus, demplois au Québec quau Canada. Le mouvement est bien amorcé. Il faut laccélérer. 1. Un plan dinvestissements privés et publics de 5,3 milliards de dollars Ce budget propose donc une stratégie concrète pour faciliter le démarrage de 5,3 milliards de dollars de nouveaux investissements créateurs demplois au cours des 18 prochains mois. Cette stratégie repose dabord et avant tout sur le déclenchement de 4,2 milliards dinvestissements privés, véritable moteur de la croissance économique. Pour ce faire, le gouvernement mettra en place le train de mesures suivant : création dun Fonds pour laccroissement de linvestissement privé et la relance de lemploi; renforcement des dispositions fiscales favorisant linvestissement privé; partenariats avec les sociétés dÉtat pour la réalisation de projets du secteur privé; et appui massif à des investissements en environnement. Ces mesures viennent sajouter aux instruments déjà mis en place lors du Sommet de Montréal. a) Fonds pour laccroissement de linvestissement privé et la relance de lemploi : des projets pour 2,2 milliards de dollars Jannonce aujourdhui la création du Fonds pour laccroissement de linvestissement privé et la relance de lemploi, le F-A-I-R-E, qui permettra de soutenir des projets pour une valeur totale de 2,2 milliards de dollars. Ce Fonds vise prioritairement les projets de plus de 25 millions de dollars, notamment dans le secteur manufacturier, les technologies de linformation et le tourisme. Laide gouvernementale prendra différentes formes : garanties de prêts, prise en charge des intérêts, aide à la formation de la main-doeuvre. Un exemple des projets visés est laccélération du virage stratégique de lindustrie des pâtes et papiers vers la fabrication de produits à plus haute valeur ajoutée. Plusieurs de ces projets denvergure sont déjà sur les planches à dessin. Jannonce que le Fonds disposera dune enveloppe prédéterminée de 250 millions de dollars. Il ne pourra plus accepter de projet après les 18 prochains mois. Cest une invitation au secteur privé à faire vite et bien. b) Incitations fiscales et partenariats avec des sociétés dÉtat : 1,3 milliard de dollars dinvestissements privés En matière dincitations fiscales, jannonce que tout nouvel investissement manufacturier réalisé au Québec dici au 31 décembre 1998 bénéficiera : dun congé de taxe sur le capital pour une période de deux ans; et dun amortissement accéléré égal à 125 % de la dépense engagée. Et, puisque les petites et moyennes entreprises demeurent, comme au temps de lénoncé de politique Bâtir le Québec, les principales créatrices demplois, jannonce que toutes les PME nouvellement créées jouiront dun congé fiscal total de cinq ans : elles ne paieront ni la taxe sur le capital, ni limpôt sur les profits, ni les cotisations au Fonds des services de santé pendant les cinq premières années de leur existence. Pour leur part, les sociétés dÉtat déploieront des efforts accrus pour favoriser le démarrage de nouveaux projets en partenariat avec le secteur privé. Il sagit ici dutiliser nos sociétés dÉtat comme un levier pour inciter les entreprises privées à investir chez nous. Les dispositions fiscales que jai mentionnées et les partenariats des sociétés dÉtat devraient engendrer un minimum de 1,3 milliard de dollars dinvestissements industriels nouveaux. On trouvera le détail de ces mesures à lAnnexe sur les mesures fiscales et budgétaires, qui fait partie intégrante du présent discours. Par exemple, lassociation actuelle de la Société générale de financement avec Noranda et des partenaires japonais dans le projet Magnola pourrait aboutir prochainement à la construction dune usine de magnésium de taille mondiale à Asbestos. On parle dun investissement de plus de 500 millions de dollars. Dautres partenariats de la Société générale de financement pourraient se concrétiser rapidement dans les secteurs de la transformation de laluminium, des semi-conducteurs, de la pétrochimie et de lindustrie pharmaceutique. Je suis dailleurs persuadé que la nouvelle direction de la SGF, dont tous saluent la grande compétence, saura animer de façon déterminante les synergies nécessaires au sein du groupe des sociétés dÉtat. Dautres projets à valeur ajoutée sont bien avancés chez Rexfor dans la transformation du bois et dans le secteur du papier. Lalliance récente entre Hydro-Québec et Noverco permettra dappuyer la mission continentale dHydro-Québec et favorisera lexpansion du réseau gazier au Québec. À ce propos, il faut espérer que tous appuieront, autant que notre gouvernement, le projet de Gaz Métropolitain de raccorder le gisement gazier de lÎle de Sable en Nouvelle-Écosse au réseau canadien, via le Nouveau-Brunswick et le Québec. Cette ambitieuse initiative pourrait se traduire par des investissements majeurs au Québec. c) 235 millions de dollars dinvestissements pour lenvironnement Les entreprises agricoles, pour leur part, auront aussi à consentir des investissements importants dans les prochaines années. Nous entendons soutenir leffort dadaptation que leur imposent à la fois les contraintes environnementales et les exigences des nouveaux marchés. Lindustrie agroalimentaire contribue pour près de 10 % à la production intérieure au Québec et procure de lemploi à plus de 370 000 personnes. Mais, la cohabitation des agriculteurs avec les autres citoyens des milieux agricoles est parfois problématique. Il nest pas convenable que le Québec ne soit pas en harmonie avec la puissante agriculture qui contribue tant à sa prospérité, et qui lui permet doccuper de façon équilibrée et humaine son vaste domaine rural. Les femmes et les hommes du monde agricole méritent notre respect et notre appui. On sait que les producteurs agricoles investissent déjà dans la protection de lenvironnement et la réduction des nuisances. Il faut les aider à aller plus loin en leur facilitant laccès à de nouvelles méthodes, par exemple celle développée par le Centre de recherche industrielle du Québec. Afin de faciliter à nos agriculteurs la poursuite de ladaptation de leurs entreprises, jannonce un programme daide à linvestissement dans les structures dentreposage et les équipements de traitement des déchets organiques. Ce programme sera mis en oeuvre concurremment à lentrée en vigueur de la Loi 23 sur le droit de produire et du règlement sur la pollution dorigine agricole. Pour sy conformer, les agriculteurs devront réaliser des investissements de plus de 500 millions de dollars sur cinq ans. Laide gouvernementale devrait permettre que près de 200 millions de dollars soient investis au cours des deux prochaines années. Cest évidemment grâce au travail concerté de mes collègues de lAgriculture et de lEnvironnement que ces initiatives furent rendues possibles. Dans le domaine industriel, le lourd héritage dactivités passées requiert des investissements auxquels laide de lÉtat est indispensable. De nombreux terrains contaminés forment aujourdhui de véritables trous noirs dans le tissu urbain et paralysent le développement économique des villes. Montréal et Québec ont particulièrement besoin de notre appui à cet égard. Jannonce donc un nouveau programme daide financière qui permettra la réhabilitation de terrains contaminés dans les villes de Montréal et de Québec. Ce programme sera financé en parts égales par le gouvernement et les villes concernées. Il permettra de réaliser des investissements de 32 millions de dollars au cours des deux prochaines années. Toujours pour des raisons de protection du milieu ambiant, jannonce aujourdhui labolition de la taxe de 8,2 cents sur le litre de propane. Ainsi le mettrons-nous sur le même pied que le gaz naturel et léthanol utilisés pour la propulsion des véhicules. Tout en réduisant la pollution, nous aurons favorisé lindustrie québécoise de fabrication de réservoirs de propane. d) Fonds de développement industriel et bloc de puissance énergétique: des investissements de 500 millions de dollars Nous disposons actuellement de deux leviers importants mis au point lors du Sommet de Montréal pour attirer une nouvelle clientèle industrielle au Québec : le Fonds de développement industriel et la disponibilité dun bloc de 500 mégawatts de puissance énergétique. Au cours des deux prochaines années, on prévoit susciter un minimum de 500 millions de dollars dinvestissements privés, notamment dans les segments à haute valeur ajoutée de lélectrométallurgie et de lélectrochimie. e) Des investissements publics de 763 millions de dollars Le secteur public contribuera lui aussi à la création demplois. Il le fera en assurant la réalisation, dès cette année et lan prochain, de plusieurs projets prioritaires pour la satisfaction des besoins de la population québécoise. Jannonce donc de nouveaux investissements publics, pour un total de 763 millions de dollars au cours des deux prochaines années. Santé et services sociaux Nous investirons 305 millions de dollars dans la transformation du réseau de la santé et des services sociaux, qui se trouve en pleine restructuration et adopte de nouvelles façons de dispenser les soins à la population. Ces investissements sont une autre étape dans la réalisation de cette réforme majeure dont larchitecte, le député de Charlesbourg, mérite toute notre admiration. Soins de première ligne Nous consacrerons 150 millions de dollars à améliorer la capacité du réseau de fournir les soins de première ligne à la population. Ces investissements permettront lagrandissement ou la relocalisation de plusieurs établissements. Ils permettront également dy ajouter léquipement requis pour diminuer la durée dhospitalisation ou, le cas échéant, éviter lhospitalisation elle-même. Soins de longue durée, dont le recyclage des immeubles libérés par la transformation Nous allouerons 124 millions de dollars aux équipements de soins de longue durée. Ces investissements serviront, entre autres, à reconvertir les immeubles libérés par la transformation du réseau, afin quils puissent accueillir la clientèle de longue durée, principalement des personnes âgées. Équipements sociaux Il existe également des besoins importants dans les établissements dispensant des services dadaptation sociale pour jeunes ou adultes en difficulté. Nous consacrerons 31 millions de dollars à en ouvrir plus largement laccès. Éducation Dans léducation, jannonce que nous investirons 348 millions de dollars pour répondre aux nouveaux besoins nés, entre autres, de la réforme de léducation et de la politique familiale. La ministre responsable est en train de mettre en place cette dernière politique. Les ajustements envisagés sont présentés en annexe au présent Discours. Maternelle 5 ans Il faudra construire de nouvelles écoles ou agrandir des écoles existantes pour tenir compte de laugmentation de clientèle prévue principalement en maternelle. Quelque 103 millions de dollars seront consacrés à ces investissements. Formation professionnelle Nous allouerons 64 millions de dollars pour transformer et aménager des locaux ainsi que moderniser des ateliers pour répondre aux nouvelles exigences des programmes dans le domaine de la formation professionnelle. Rénovation des plus vieilles écoles de Montréal Par ailleurs, une rénovation des écoles de lÎle de Montréal est essentielle pour quelles continuent daccueillir adéquatement la clientèle qui les fréquente. Nous y investirons 25 millions de dollars. Institutions denseignement supérieur Enfin, dans le réseau des cégeps et celui des universités, nous investirons 156 millions de dollars dans la rénovation dédifices afin quils accueillent les étudiants dans des locaux plus propices à lapprentissage. Culture De plus, je suis heureux dannoncer des investissements nouveaux dans la culture totalisant quelque 53 millions de dollars pour des projets déquipements culturels structurants, ainsi que la restauration dédifices patrimoniaux. Travaux dans le métro de Montréal Le métro de Montréal constitue un patrimoine immobilier majeur et rentable pour la métropole. Les 26 premières stations ont toutefois 30 ans. Si nous nagissons pas pour empêcher la détérioration de ce patrimoine, la qualité du service pourrait être affectée. Les usagers en souffriraient, ainsi que lenvironnement urbain si crucial à la sécurité et lharmonie dans la ville. Jannonce donc que 57 millions de dollars seront investis en deux ans dans des rénovations majeures. Nous paierons la moitié de cette somme, stimulant ainsi lemploi au coeur de la métropole. f) Investissements additionnels dans le réseau routier de 369 millions de dollars Un autre patrimoine essentiel qui se détériore vite si on ne lentretient pas, cest le réseau routier. Pour le maintenir en état, nous devons accroître le niveau de nos investissements. Cest pourquoi jannonce aujourdhui un plan dinvestissement visant à relever sur une période de trois ans le niveau des budgets pour le réseau routier. Les investissements routiers seront ainsi augmentés progressivement pour atteindre 638 millions de dollars en 1999-2000. Jannonce que, dès cette année, nous les porterons à 515 millions de dollars, une augmentation de 155 millions par rapport aux investissements prévus au Livre des crédits déposé la semaine dernière. Lan prochain, ces investissements atteindront 574 millions de dollars, une augmentation de 214 millions. Les automobilistes et les transporteurs en seront les premiers bénéficiaires et cest pourquoi mon collègue des Transports et moi-même leur demanderons dy contribuer par le biais dune hausse des droits dimmatriculation de 28 $ par véhicule. Ces droits seront majorés pour les véhicules de luxe, conformément aux recommandations de la Commission sur la fiscalité et le financement des services publics. La majoration sappliquera aux véhicules valant plus de 40 000 $ et correspondra à 1 % de la valeur excédentaire à ce montant. Par ailleurs, conscient que le réseau autoroutier reste à compléter, notre gouvernement est disposé à examiner des propositions de partenariat avec le secteur privé pour son expansion et son exploitation. 2. Favoriser lemploi par une réforme de la fiscalité Ce budget, je lai dit, propose une réforme majeure de notre fiscalité. La fiscalité a des impacts déterminants sur la croissance économique et la création demplois. La Commission sur la fiscalité et le financement des services publics a abondamment démontré la nécessité de rendre la nôtre plus simple, plus compétitive et plus équitable. Je tiens à souligner ici le travail immense effectué par monsieur Alban DAmours, président de la Commission, qui a bien servi le Québec, en compagnie des femmes et des hommes qui lont assisté. Leur travail est dautant plus remarquable quils ont produit un rapport unanime malgré les divers horizons didées doù ils provenaient. Un niveau trop élevé dimpôt sur le revenu nuit à la création demplois, les particuliers et les entreprises préférant limiter leurs efforts productifs ou les déployer dans des régions où ces efforts sont moins taxés. Il y a donc un danger dappauvrissement collectif et individuel lié à un trop lourd fardeau pour ceux et celles qui travaillent. Le Québec est déjà dans la zone rouge à ce chapitre. a) Réforme majeure de la fiscalité des particuliers et modifications à la taxe de vente du Québec Limpôt sur le revenu des particuliers au Québec est aujourdhui surutilisé dans notre fiscalité. Le poids de limpôt sur le revenu des particuliers au Québec est le plus élevé au Canada. Il dépasse même le niveau atteint dans tous les pays du G-7. Un tel niveau de prélèvement fiscal mine notre compétitivité et sape progressivement notre capacité de maintenir la justice sociale. La réforme de la fiscalité que jannonce aujourdhui sarticule largement autour de recommandations de la Commission sur la fiscalité et le financement des services publics, à savoir : rendre la fiscalité plus favorable à lemploi; réduire le fardeau fiscal global des contribuables dès que nous aurons atteint lobjectif du déficit zéro; rechercher une plus grande équité entre les contribuables; simplifier limpôt et son administration; et améliorer la situation des travailleurs à faibles revenus. Cette réforme majeure de la fiscalité des particuliers et les modifications à la taxe de vente du Québec se traduiront dans trois ans par un gain net global de 280 millions de dollars pour les contribuables. À court terme, la réforme est neutre pour les équilibres financiers du gouvernement. Baisse de limpôt sur le revenu des particuliers Le premier volet de cette importante réforme consiste en une réduction de 850 millions de dollars de limpôt sur le revenu des particuliers à compter du 1er janvier 1998. Cette réduction permettra : dabaisser de 15 % limpôt des ménages gagnant 50 000 $ ou moins; de réduire de 3 % limpôt de ceux gagnant plus de 50 000 $; déliminer totalement limpôt à payer pour 200 000 contribuables à faibles revenus; daméliorer substantiellement laide fiscale en faveur des travailleurs à faibles revenus; et de simplifier considérablement lapplication de la fiscalité pour quatre contribuables sur cinq. Il sagit dune réduction importante de limpôt. Elle profitera principalement aux contribuables de la classe moyenne, tout en augmentant le revenu disponible des ménages les plus démunis. Simplifier de façon majeure le régime dimposition en le rendant plus équitable Le régime dimposition des particuliers savère beaucoup trop complexe. Certains nous ont même suggéré que le format dune carte postale devrait pouvoir suffire à remplir une déclaration de revenus. Sans aller jusque là, la réforme que jannonce aujourdhui permet une énorme simplification : la déclaration de revenus de 80 % des contribuables tiendra désormais en seulement deux pages. Ces deux petites pages pourront même inclure la déclaration des deux conjoints à la fois, sils le souhaitent. En même temps, le régime fiscal deviendra plus équitable pour la vaste majorité des contribuables, sans toutefois accroître les taux supérieurs dimposition. À cette fin, nous introduirons une nouvelle disposition fiscale destinée à favoriser spécifiquement les contribuables qui utilisent peu les divers crédits dimpôt et les déductions. Ils pourront désormais se prévaloir dun nouveau montant forfaitaire sélevant à 2 350 $ par contribuable. Ce nouveau montant remplacera plusieurs des crédits dimpôt et déductions offerts dans le régime général. Il bénéficiera particulièrement aux ménages à plus faibles revenus. Les contribuables qui utilisent intensément les différents crédits dimpôt et déductions pourront continuer à se prévaloir du régime général et des dispositions actuellement en vigueur. Chaque contribuable pourra ainsi exercer son choix entre le régime général ou le régime simplifié, selon sa situation personnelle. De plus, afin daméliorer léquité fiscale dans le traitement des conjoints, ce nouveau montant pourra, si les deux le désirent, être transféré dun conjoint à lautre lorsquil ne peut servir à réduire limpôt de lun des conjoints. Une nouvelle table dimposition Un élément majeur de la réforme de la fiscalité des particuliers consiste à simplifier la table dimposition. Le régime actuel comporte cinq taux dimposition, auxquels sajoutent deux surtaxes et une réduction dimpôt. À compter du 1er janvier prochain, ces dispositions complexes seront remplacées par une nouvelle table dimposition qui ne comptera que trois taux. Le taux marginal supérieur dimposition diminuera légèrement, à 26 %. De plus, afin daméliorer la progressivité de notre régime fiscal, les crédits dimpôt, qui sont actuellement établis selon un taux de 20 %, le seront en fonction dun taux de 23 %. Améliorer laide fiscale aux ménages à faibles revenus La réforme améliore aussi fortement le régime fiscal des travailleurs à faibles revenus. Pour les assister autant que possible dans leur démarche dintégration au marché du travail, nous augmenterons à 26 000 $ le niveau de revenu familial à partir duquel laide fiscale aux ménages à faibles revenus commence à être réduite. Nous réglons ainsi un problème lancinant que notre fiscalité traîne depuis des décennies. Laide fiscale accordée aux ménages gagnant moins de 26 000 $ sen trouvera considérablement accrue : 35 millions de dollars serviront à bonifier le remboursement dimpôts fonciers; et 23 millions de dollars viendront bonifier laide aux familles à bas revenus à légard des frais de garde que leur occasionne le fait de travailler. Aider les personnes handicapées Notre gouvernement entend également soutenir la démarche des personnes handicapées qui désirent participer comme les autres au marché du travail. Nous injecterons 19 millions de dollars par an dans le régime fiscal pour quil reconnaisse une plus grande partie des dépenses quentraîne leur handicap. La classe moyenne favorisée Au total, la réforme de limpôt sur le revenu des particuliers bénéficiera à tous les contribuables et particulièrement à ceux de la classe moyenne. Il sagit dun juste retour des choses, considérant que ces contribuables furent durement sollicités ces dernières années. Afin dillustrer ces impacts positifs pour la classe moyenne, prenons à titre dexemple des ménages dont le revenu est de 30 000 $. Un couple ayant deux enfants et disposant de deux revenus bénéficiera dun gain de 1 296 $, alors quune famille monoparentale ayant un enfant profitera dune hausse de son revenu disponible de 1 510 $. Les personnes seules profiteront également de ces importants allégements alloués à la classe moyenne. Par exemple, une personne seule de moins de 65 ans verra son revenu disponible saccroître de 465 $. Une personne âgée de 65 ans ou plus bénéficiera dun gain total de 1 144 $. Amélioration du niveau de vie des ménages à faibles revenus La réforme permettra également aux ménages à faibles revenus daméliorer leur situation. Une famille ayant deux enfants et un revenu de 20 000 $ profitera dune hausse de revenu disponible de 458 $. Une famille monoparentale gagnant un peu plus que le salaire minimum, soit 15 000 $, bénéficiera dun gain de 550 $. Les gains apportés par cette réforme compléteront limportante entreprise de soutien financier aux familles qua lancée le premier ministre. Dans les deux cas, notre action sera particulièrement bénéfique aux nombreuses femmes chefs de famille monoparentale, qui méritent notre respect et notre appui. Un régime fiscal plus compétitif La réforme rendra également notre fiscalité plus compétitive par rapport à celle de nos voisins et partenaires commerciaux. En réduisant les impôts sur le revenu, elle permettra un allégement des coûts de production des entreprises. Elle favorisera également linvestissement en contribuant à attirer au Québec les travailleurs spécialisés qui sont nécessaires à la prospérité des entreprises, ou en incitant ceux que le Québec forme chaque année à y demeurer. Par exemple, un couple ayant deux enfants et dont le revenu total est de 80 000 $ bénéficiera dune baisse dimpôt atteignant 1 012 $. Une personne seule disposant de ce même revenu profitera de son côté dune hausse de son revenu disponible de 363 $. IMPACT SUR LE REVENU DISPONIBLE DE LA RÉFORME DE LIMPÔT SUR LE REVENU DES
PARTICULIERS
Financement de la réforme Dans le contexte actuel des finances publiques du Québec, cette vaste réforme de limpôt sur le revenu des particuliers ne peut se concevoir sans un financement alternatif, là où la compétitivité fiscale le permet. À lexception de lAlberta, le Québec est actuellement la province où le taux de taxe de vente est le plus bas. Le taux de la taxe de vente sera donc porté de 6,5 % à 7,5 % le 1er janvier 1998, soit au moment même de lentrée en vigueur de la réforme de limpôt des particuliers. Lannonce de cette mesure avec un préavis de neuf mois pourrait même avoir un effet stimulant sur les ventes au détail au cours de 1997, en incitant des consommateurs à devancer lachat de biens importants. Ce déplacement du fardeau fiscal vers la taxe de vente permettra au Québec de mieux contrer limpact des réductions dimpôt sur le revenu annoncées en Ontario et daccroître la compétitivité de son économie. En effet, le poids de limpôt sur le revenu tend à alourdir les coûts de main-doeuvre des entreprises. La taxe de vente est beaucoup moins dommageable pour la compétitivité de notre économie, puisquelle est soustraite du prix des produits exportés. Elle est aussi plus respectueuse de la liberté de choix des contribuables, qui utilisent leur revenu disponible comme ils lentendent. Ce rééquilibrage de notre système fiscal est conforme à notre stratégie budgétaire, qui consiste à éliminer le déficit avant de réduire globalement les impôts et taxes. Le relèvement du taux de la taxe de vente permet en effet dautofinancer entièrement la réforme de limpôt sur le revenu des particuliers au cours des deux prochaines années. Lannée suivante, le déficit zéro sera atteint. La réforme se traduira alors pour les contribuables par une baisse nette de leur fardeau fiscal global de lordre de 280 millions de dollars. Cest ainsi quen 1999-2000, les Québécoises et les Québécois pourront profiter encore davantage de la gestion rigoureuse de leurs finances publiques et recueillir pleinement les fruits de tous leurs efforts et sacrifices. Ménages à faibles revenus : le crédit pour taxe de vente augmenté à 515 millions de dollars Jai voulu que ce déplacement de fardeau fiscal ne se fasse pas au détriment des ménages à faibles revenus. Cest pourquoi jannonce une augmentation substantielle du crédit dimpôt pour taxe de vente, qui sera à la fois plus généreux et accessible à un plus grand nombre de contribuables. Cette hausse du crédit pour taxe de vente, conjuguée aux mesures que je décrivais précédemment concernant laide fiscale aux ménages à faibles revenus, injectera 265 millions de dollars de plus dans cet instrument de redistribution, dont le coût total sera ainsi porté à 515 millions en 1998. Grâce à cette importante mesure, la totalité de la taxe additionnelle qui découlera de la hausse du taux de la taxe de vente sera remboursée à tous les ménages à faibles revenus. Mieux encore, cette bonification du crédit dimpôt pour taxe de vente fera complètement disparaître le fardeau de cette taxe pour les personnes dont le revenu est inférieur à 10 000 $. Ainsi, pour la première fois depuis la mise en place de la taxe de vente au détail en 1940, les personnes qui comptent parmi les moins nantis de notre société seront complètement exemptées du fardeau de la taxe de vente. Il sagit là dune amélioration majeure de notre régime fiscal et de son degré de progressivité. En outre, ce crédit dimpôt fera dorénavant lobjet chaque année de deux versements par chèque. Prestations de la sécurité du revenu : mettre fin à une situation inéquitable Actuellement, les prestataires de la sécurité du revenu ne sont pas imposables : ils ne le deviendront pas davantage. Ceux et celles qui vivent uniquement de ces prestations nauront, pas plus quaujourdhui, à payer dimpôt. Toutefois, un contribuable qui, dans une année, reçoit à la fois des revenus de laide sociale et dautres revenus, qui le portent globalement au seuil dimposition, se trouve présentement avantagé indûment. Le fait que la portion de son revenu provenant de laide de dernier recours soit soustraite au fisc crée une situation injuste par rapport aux autres contribuables. À compter du 1er janvier prochain, les prestations de sécurité du revenu reçues par ceux qui ont dautres sources de revenus imposables seront donc comptées dans le revenu total, comme la proposé ma collègue, la ministre dÉtat de lEmploi et de la Solidarité, dans son projet de réforme de la sécurité du revenu. b) Remboursement de 1 200 $ des taxes sur la masse salariale pour chaque emploi nouveau Chaque emploi nouveau est précieux. Cest pourquoi jannonce en outre que nous rembourserons 1 200 $ de taxes sur la masse salariale pour chaque emploi nouveau. Ainsi, toute entreprise pourra obtenir des remboursements allant jusquà 36 000 $ si elle crée 30 emplois dans lannée. Cela représente une bonification substantielle de lallégement des taxes sur la masse salariale annoncé en décembre dernier. Cette mesure vise à : stimuler la création demplois stables à temps plein; décourager lusage du temps supplémentaire et la précarisation du travail; et encourager la réduction volontaire et le partage du temps de travail. Cette mesure permettra à de nombreuses entreprises qui créent des emplois au Québec de payer des taxes sur la masse salariale plus basses quen Ontario pour lannée au cours de laquelle elles créent ces emplois. Au salaire minimum, cela équivaut à une abolition totale des taxes québécoises sur la masse salariale pour les emplois nouvellement créés. 3. Mieux préparer le Québec pour les années 2000 Jai annoncé une stratégie visant le démarrage de plus de 5 milliards de dollars dinvestissements. Je viens aussi dannoncer une réforme qui simplifie le régime fiscal, accroît son équité et améliore la compétitivité de léconomie québécoise. Nous répondons là sans conteste aux attentes des partenaires du Sommet sur léconomie et lemploi envers leur gouvernement en matière déconomie et de justice. Ils nous ont aussi dit quil fallait agir sur des éléments structurels afin de positionner avantageusement le Québec pour le virage des années 2000. À cet effet, ils nous ont demandé dagir sur : la réglementation, la conquête des marchés, la place à faire aux jeunes, le développement de léconomie sociale et des communautés rurales. a) Réduire le fardeau réglementaire Nos partenaires nous ont rappelé que les entreprises évoluent dans un environnement réglementaire qui nuit à leur compétitivité et à la création demplois. Notre gouvernement sest engagé à moderniser la réglementation et élaguer celle qui est inutile. Il peut aujourdhui présenter fièrement son bilan et les actions quil sapprête à prendre. Je rends publique aujourdhui la liste de près de 120 mesures dallégements réglementaires qui résultent de notre effort de mobilisation des ministères et organismes. Tel que promis au Sommet sur léconomie et lemploi, les décrets tenant lieu de conventions collectives sont actuellement réexaminés. Des projets de règlement sur labrogation des décrets dans les secteurs du bois ouvré et du verre plat viennent dêtre publiés. Mon collègue, le ministre du Travail, procédera dici la fin de juin prochain à la révision prioritaire des décrets du vêtement, du meuble et des services automobiles. Par ailleurs, afin de faciliter le démarrage des entreprises et de simplifier leurs échanges avec le gouvernement du Québec, je propose quà compter du 1er janvier 1998, chaque entreprise soit dotée dun numéro unique valide dans les ministères et organismes. La tracasserie administrative des multiples numéros didentification, qui na plus sa raison dêtre avec la technologie actuelle, sera alors éliminée. b) Faciliter laccès de 2 000 PME aux marchés extérieurs Léconomie du Québec est très ouverte vers lextérieur. Néanmoins, par rapport à dautres économies occidentales, trop peu de PME exportent leurs produits. Notre objectif, que jai énoncé lan dernier, est daugmenter de 2 000 le nombre de PME exportatrices dici lan 2000. Depuis juin 1996, plus de 650 entreprises ont déjà manifesté un intérêt nouveau pour lexportation. Ce budget propose daugmenter de près de 30 % lappui financier du gouvernement à lexportation pour nous rapprocher encore plus rapidement de la cible. Notre gouvernement entend offrir un service individualisé aux PME localisées à lextérieur des grands centres et intéressées par les marchés de lexportation. De plus, il mettra à la disposition des entreprises un système dinformation commerciale performant et efficace. Par ailleurs, lan dernier, nous avons remplacé une partie de notre réseau de délégations par diverses formes de représentations désignées sous le nom dantennes à létranger, en collaboration avec mon collègue des Relations internationales et des partenaires québécois privés et publics. Outre les délégations qui ont été maintenues et le nouveau bureau de Munich, le Québec est désormais assuré dune présence dans 14 villes : Atlanta, Boston, Chicago et Los Angeles aux États-Unis, Bogota, Buenos Aires et Santiago du Chili en Amérique du Sud, Bangkok, Beijing, Hanoi, Jakarta, Kuala Lumpur et Taipei en Asie et Milan en Europe. Les résultats préliminaires encourageants de cette formule incitent à poursuivre dans cette voie pour que nos entreprises puissent profiter des grands marchés développés et des marchés en émergence. Dans un premier temps, nous établirons dautres antennes à Séoul et Manille. Nous envisageons ensuite den ouvrir à Barcelone ainsi que dans dautres villes en Asie, en Amérique latine, en Europe de lEst et au Moyen-Orient. Nous multiplierons également les missions commerciales et nous comptons aussi profiter de lappui de nos dirigeants dentreprises et de nos chefs de file qui accepteront, sur une base volontaire, de contribuer à la promotion, dans leurs réseaux respectifs, des investissements au Québec et à la croissance de nos exportations. Cette année, notre gouvernement organisera un nombre record de 150 missions commerciales. Pour leur contribution jusquà ce jour à nos ventes à létranger, je remercie particulièrement mes collègues ministres des Relations internationales, des Ressources naturelles et déléguée à lIndustrie et au Commerce ainsi que les députés de Berthier, de Johnson et de Marguerite-DYouville. Deux de ces missions, une en Chine à lautomne et lautre en Amérique latine en 1998, seront dirigées par le premier ministre lui-même, qui ne ménage aucun effort pour promouvoir notre commerce extérieur. c) Aider les jeunes à prendre leur place sur le marché du travail Léconomie du Québec ne peut se priver du dynamisme, de limagination et des talents de sa jeunesse. Nous voulons donc que nos jeunes puissent briser le cercle vicieux du « pas dexpérience, pas demploi » et puissent prendre leur place sur le marché du travail. Stages et emplois dété pour étudiants Ce budget augmentera de plus de 30 millions de dollars au cours des trois prochaines années les sommes consacrées à la création demplois dété pour les jeunes dans les entreprises et au gouvernement. Jannonce linjection de 21 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour aider financièrement les entreprises à embaucher des étudiants stagiaires. En versant aux employeurs une subvention au salaire pour des emplois dété, nous aiderons des étudiants en formation professionnelle au secondaire et aux niveaux collégial et universitaire à acquérir une expérience de travail dans leur domaine détudes. Seront admissibles les entreprises et les organismes sans but lucratif des secteurs de lagriculture, des forêts, des mines, de la culture, des communications ainsi que du secteur manufacturier, du recyclage et des services aux entreprises. Jannonce, de plus, que nous doublerons les sommes consacrées lan dernier à lembauche détudiants au gouvernement durant lété. Nous y affecterons plus de 10 millions de dollars au cours des trois prochaines années. Au total, avec ces deux dispositions, quelque 20 000 jeunes pourront obtenir cet été un emploi en passant par Placement étudiant du Québec, soit 50 % de plus que lan dernier. De nouveaux secteurs demploi au bénéfice des jeunes Former adéquatement les jeunes contribuera à résoudre le problème quéprouvent certaines entreprises à combler leurs besoins en main-doeuvre hautement spécialisée. Jannonce à cet effet loctroi dun montant de 10 millions de dollars pour de la formation et des stages, notamment dans les secteurs des technologies de linformation et de laérospatiale. Notre action favorisera ladaptation des compétences de jeunes diplômés aux besoins spécifiques des entreprises de ces secteurs. Quand on veut apporter des solutions concrètes au problème du chômage au Québec, on doit bien comprendre que le taux persistant de 11,8 % de chômage nest pas uniformément réparti dans la société. Il varie beaucoup selon le niveau de scolarité et de formation, qui demeure un facteur déterminant. Avec un diplôme universitaire, le taux de chômage tombe de moitié. À linverse, les travailleurs qui ont moins de neuf années de scolarité connaissent un taux de chômage de près de 18 %. Le taux de chômage varie beaucoup aussi en fonction du secteur dactivité. En 1996, il atteignait 20 % dans le secteur des mines et de la forêt, pendant quil était à peine de 6,4 % dans les transports et les communications. Dans ce dernier secteur, le gouvernement du Québec, en partenariat avec lÉcole de technologie supérieure et lInstitut national de recherche scientifique et avec lappui de grandes entreprises comme Téléglobe, compte mettre sur pied un Centre international de formation en télécommunications. Ce centre formera sur une plus grande échelle la main-doeuvre hautement qualifiée que requiert la nouvelle économie. Centres de développement des technologies de linformation Ce budget propose aussi la création de milieux fertiles à la transmission du savoir et de la culture de certaines entreprises à des jeunes Québécoises et à des jeunes Québécois. Jannonce donc la création de Centres de développement des technologies de linformation, chargés dappuyer des entreprises oeuvrant dans des secteurs dactivité en émergence. Ces entreprises bénéficieront dun congé fiscal de cinq ans : de taxe sur le capital; dimpôt sur les profits; et de cotisations au Fonds des services de santé. Elles auront aussi droit à un crédit dimpôt pour lacquisition de matériel spécialisé. Il leur sera cependant demandé dexercer leurs activités à lintérieur dédifices spécialement désignés à cette fin. Pour que des jeunes puissent bénéficier de la présence de ces entreprises au Québec, je propose un crédit dimpôt égal à 40 % des salaires versés par ces entreprises à des jeunes de 18 à 35 ans. Amélioration de laide fiscale aux études Sur le plan fiscal aussi, notre gouvernement entend améliorer larrimage entre la formation et le marché du travail. Au niveau de lécole, jannonce donc que le crédit dimpôt pour stages en milieu de travail sera doublement élargi. Il sera étendu aux entreprises qui accueillent : des apprentis du nouveau régime dapprentissage annoncé au Sommet de Montréal sur léconomie et lemploi; ou des étudiants adultes inscrits au secondaire dans les services dinsertion socio-professionnelle. Pour mieux appuyer fiscalement les jeunes qui préparent leur avenir par des études plus poussées, jannonce en outre que : les frais de scolarité admissibles au crédit dimpôt qui ne seront pas utilisés dans une année pourront lêtre au cours des années subséquentes; et la notion de frais de scolarité sera élargie pour inclure tous les frais afférents demandés par les universités et les collèges. d) Plan daction en habitation sociale Notre gouvernement, sous linspiration de mon collègue des Affaires municipales, vient dadopter un plan daction en habitation sociale. Ce plan contribuera de diverses façons à la relance de lemploi dès cette année. Au total, le présent budget engage près de 100 millions de dollars supplémentaires dans plusieurs mesures dhabitation sociale qui créeront des emplois. Tout dabord, pour donner suite aux engagements du Sommet sur léconomie et lemploi à légard de léconomie sociale, nous mettrons sur pied le Fonds québécois du logement social. Avec les 43 millions de dollars que nous y injecterons à chaque année, nous pourrons rendre disponibles annuellement : 1 200 logements pour des ménages à faibles revenus; 500 logements pour des personnes âgées en perte dautonomie; et 120 logements pour des personnes ayant des besoins particuliers comme les femmes victimes de violence, les individus atteints dune déficience intellectuelle ainsi que les itinérants. Par ailleurs, nous investirons : 30 millions de dollars de la part du gouvernement et au moins 20 millions en provenance des municipalités pour la rénovation de logements et la revitalisation de quartiers dans les zones urbaines et rurales; 5 millions de dollars additionnels au Programme daide à ladaptation de domicile pour les personnes handicapées; 3 millions de dollars à ladaptation de logements pour les aînés en perte dautonomie; 1,3 million de dollars pour des projets spécifiques issus du milieu et pour les organismes de représentation et de défense du droit des citoyens en matière de logement. De plus, nous créons une allocation-logement unifiée et élargie, à laquelle auront droit non seulement les bénéficiaires actuels, mais aussi près de 28 000 ménages additionnels. Grâce à cette réforme, 106 000 familles verront leur aide au logement augmentée. e) Encourager le développement de léconomie sociale Le Sommet sur léconomie et lemploi a mis en évidence le potentiel important de création demplois dans le secteur de léconomie sociale et la nécessité de se doter des moyens den faire une composante à part entière de léconomie. Jai le plaisir dannoncer aujourdhui un soutien financier spécifique à trois projets de création demplois soumis par le Groupe de travail sur léconomie sociale, que dirigeait madame Nancy Neamtan. Ces projets créeront plus de 7 000 emplois sur trois ans. Le premier est un programme dexonération financière à lintention des ménages qui ont recours aux services daide domestique à domicile offerts par des entreprises de léconomie sociale. Laide accordée sera versée directement à lorganisme qui dispense le service. Ainsi, la personne admissible ne déboursera que la différence entre le tarif exigé par lorganisme et le montant de laide accordée. Ce programme coûtera 79 millions de dollars au cours des trois prochaines années et créera 6 000 emplois. Le second projet permettra la création de 1 050 emplois, sur trois ans, pour des personnes handicapées dans les centres de travail adapté. Des fonds de 7,5 millions de dollars seront alloués à cette fin à lOffice des personnes handicapées du Québec. Enfin, nous contribuerons à un fonds daccompagnement des entreprises et organismes oeuvrant dans le secteur de léconomie sociale. Des crédits de 4 millions de dollars sur trois ans seront attribués à ce fonds, le secteur privé ayant au préalable apporté une contribution équivalente. f) Susciter le développement des communautés rurales Notre gouvernement est très sensible à la vitalité et au dynamisme des communautés rurales. Cest dans ce contexte que jannonçais, lors du dernier Discours sur le budget, la mise sur pied dun groupe de travail sur les « villages prospères » pour identifier les caractéristiques des milieux ruraux qui connaissent du succès dans le développement de leur communauté. Ce groupe de travail a conclu que, si lengagement de la communauté constitue effectivement lingrédient essentiel au succès de son développement, lÉtat se doit dappuyer cette prise en charge. Mon collègue, le ministre responsable du Développement des régions,, déploie des efforts inlassables dans ces domaines. Ses moyens seront augmentés. Jannonce donc aujourdhui quun montant de 6 millions de dollars sur trois ans sera consacré au financement de mesures de soutien spécifiques aux milieux ruraux. Une partie de ce montant sera accordée à « Solidarité rurale du Québec », qui a accepté de conseiller le gouvernement en matière de développement rural. Par ailleurs, le Fonds conjoncturel de développement sera pourvu dune enveloppe supplémentaire de 3 millions de dollars sur trois ans. g) Appuyer des secteurs de léconomie créateurs demplois Appuyer mieux encore lindustrie culturelle québécoise Est-il nécessaire de réitérer lattachement historique de lÉtat du Québec au soutien de la culture ? Une malhabile et récente contestation de cette évidence a permis de mettre en lumière le rôle prépondérant de laction du Québec en matière de culture : cest normal et cest vital. De Georges-Émile Lapalme à la députée de Chambly, plusieurs hommes et femmes de qualité ont appuyé de toutes leurs forces et de celles de lÉtat leffort des artistes qui sont la conscience et lâme de notre peuple. Je redis dune autre manière ce que jai dit lan dernier : un peuple sans culture est un peuple pauvre, quel que soit le niveau de sa richesse matérielle. Notre gouvernement continuera donc dapporter un soutien majeur à lindustrie culturelle québécoise, qui contribue si magnifiquement à notre spécificité. Ce budget annonce, dune part, deux assouplissements à la déduction pour frais de divertissement de nature culturelle. Je rappelle que, depuis lan dernier, ces frais sont déductibles à 100 %, plutôt quà 50 %, dans le calcul du revenu imposable des entreprises. Jannonce aujourdhui que dorénavant les abonnements à des spectacles de chanson seront eux aussi déductibles à 100 %, tout comme les abonnements à des concerts ou à des spectacles dopéra, de théâtre ou de danse. De plus, lorsquune entreprise achètera la totalité des billets dune représentation culturelle, cet achat sera dorénavant déductible à 100 %, tout comme sil sagissait dun abonnement. Par ce budget, notre gouvernement désire, dautre part, favoriser une plus grande diffusion dun produit culturel capital : le livre. Encore aujourdhui, malgré le potentiel exceptionnel que nous annoncent les nouvelles technologies, laccès à la connaissance et aux compétences passe dabord par le livre. Cest vrai également pour la maîtrise de la langue : les spécialistes ont depuis longtemps établi un lien explicite entre la lecture et la capacité de maîtriser une langue. La vitalité du français au Québec suppose donc aussi que les Québécoises et les Québécois aient la possibilité dentretenir un contact direct et régulier avec les livres. Cest pourquoi notre gouvernement souhaite participer à la redynamisation de nos bibliothèques publiques. Elles ont en effet un important rattrapage à effectuer, notamment pour renouveler leurs collections de livres. Jannonce donc aujourdhui que notre gouvernement entend construire à Montréal, dans un court délai, une grande bibliothèque de prêt ouverte au grand public. Nous parlons ici dun projet de lordre de 75 millions de dollars, dont notre premier ministre fait une priorité personnelle. Jannonce aussi que nous faisons passer de 10 à 15 millions de dollars par année les sommes prévues au Programme de soutien aux bibliothèques publiques pour lacquisition de livres. Ce programme fonctionnant en appariement avec les municipalités, il sagit ici dune injection supplémentaire de 10 millions de dollars par an dans lacquisition de livres pour toutes les bibliothèques publiques du Québec. Soutenir lindustrie touristique Lindustrie touristique est une industrie hautement créatrice demplois. Cest pourquoi il est important de contribuer à la qualité et à la compétitivité du produit touristique québécois par de nouveaux investissements. À cette fin, le congé de taxe sur le capital annoncé précédemment sera aussi applicable aux investissements de cette industrie. La ministre déléguée à lIndustrie et au Commerce, responsable du Tourisme, a déjà annoncé une refonte majeure de la réglementation dans ce secteur, de façon à alléger les contrôles et favoriser lautoréglementation. Cette réforme fut accueillie avec enthousiasme et saluée par lindustrie. Cest à lindustrie quil appartient de se prendre en main et de garantir la qualité du produit touristique québécois. Nous lui avons donc demandé de se doter dun programme de certification de la qualité des établissements. Afin dappuyer lindustrie dans cette tâche, jannonce que nous lui accorderons un budget de 1 million de dollars par an au cours des trois prochaines années. Parmi les attraits touristiques du Québec, les grands espaces viennent au premier rang. Or, la région du Grand-Nord québécois est la seule qui ne possède pas encore dassociation touristique régionale. Ce budget débloque les fonds nécessaires pour combler cette absence. Quon me permette ici de rendre hommage à M. Henri Jamet, qui oeuvrait au service de lÉtat lors de laccident davion fatal survenu en avril dernier dans ce Grand-Nord quil a tant aimé et contribué à faire connaître. Soutenir le développement des secteurs forestier et minier Deux secteurs clés de notre économie, soit la forêt et les mines, sont particulièrement créateurs demplois dans les régions. En plus de diverses incitations fiscales spécifiques, que le présent budget vient bonifier, mon collègue des Ressources naturelles disposera de budgets de 130 millions de dollars sur trois ans pour la forêt et les mines, qui seront affectées dans les quatre domaines suivants : la mise en valeur des ressources de la forêt; la création demplois en forêt pour les bénéficiaires de la sécurité du revenu; des mesures dappui à lentrepreneurship et aux promoteurs pour accélérer la mise au point et la fabrication de produits forestiers à forte valeur ajoutée; et un nouveau programme pour le développement de lindustrie minière. h) Assurer la transparence dans la gestion de lépargne Enfin, selon diverses études, lépargne des Québécoises et des Québécois ne serait pas réinvestie au Québec dans des proportions convenables. Nous croyons que, dans ce domaine, la transparence simpose. Je prendrai donc des dispositions pour que la population puisse connaître la répartition des portefeuilles de placements des organismes des secteurs public et parapublic. Par ailleurs, le gouvernement nentend pas intervenir de façon autoritaire dans un univers où la fluidité doit prévaloir, surtout quand on sait que le Québec est un importateur net de capitaux. Cependant, il faudra peut-être envisager diverses mesures incitatives afin de favoriser la croissance de lindustrie de la gestion de portefeuille au Québec. Le député de Crémazie maide de son expérience et de ses conseils en la matière. II. LES FINANCES PUBLIQUES : MAINTENIR LA TRAJECTOIRE VERS LE DÉFICIT ZÉRO Il est temps maintenant daborder une autre priorité de notre gouvernement : le redressement des finances publiques. Lors du Discours sur le budget du 9 mai dernier, nous nous sommes engagés à suivre un plan financier délimination du déficit budgétaire. La séquence des cibles de déficit est maintenant bien connue : 3,2 milliards de dollars en 1996-1997, 2,2 milliards en 1997-1998, 1,2 milliard en 1998-1999 et finalement zéro en 1999-2000. Ces objectifs ont dailleurs été inscrits dans la Loi sur lélimination du déficit et léquilibre budgétaire, adoptée à lunanimité par cette Assemblée en décembre dernier. 1. Nous avons déjà effectué la moitié du redressement Jai annoncé que notre cible de 1996-1997 était atteinte. Pour une deuxième année consécutive, nous avons réduit les dépenses de programmes en valeur absolue. Deux années de suite, cest une première dans lhistoire du Québec moderne. Saluons ici cette performance remarquable quont réalisée au Conseil du trésor la députée de Taillon et le député de Labelle. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC
Note : Un montant négatif indique un besoin de financement et un montant positif une source de financement. Pour la variation de lencaisse, un montant négatif indique une augmentation et un montant positif une réduction. Mais ce quil y a de plus encourageant dans ces résultats, cest que nous avons parcouru la moitié du chemin sur la voie du déficit zéro. Nous avons hérité dun déficit de près de 6 milliards de dollars. Nous venons de le réduire pratiquement de moitié, à 3,2 milliards de dollars. 2. Les coupes dans les transferts fédéraux : Le redressement des finances publiques du Québec se bute toutefois à un obstacle de taille : la volonté du gouvernement fédéral de faire assumer par le Québec et les autres provinces le fardeau de la réduction de son déficit. Après deux décennies de laxisme budgétaire, le gouvernement du Canada a entrepris dassainir ses finances. Louable objectif! Mais il faut sinterroger maintenant sur les moyens utilisés. Depuis 1993, la moitié des réductions de dépenses du gouvernement fédéral ont été faites en sabrant les transferts aux provinces. Pour le Québec, les coupes dans les programmes sociaux annoncées dans les budgets de mon collègue fédéral se sont traduites par un manque à gagner de 800 millions de dollars au cours de lannée qui vient de sécouler. Lan prochain, le manque à gagner atteindra 1,4 milliard de dollars. En fait, ces coupes représentent 60 % des réductions de dépenses que nous devons faire cette année. Quand on connaît les sacrifices imposés à nos employés par ces coupes, on mesure lampleur du délestage fédéral. Et le plus choquant dans tout cela, cest que les économies réalisées par Ottawa servent à financer de nouvelles intrusions fédérales dans les champs de compétence du Québec. Parmi les empiétements fédéraux annoncés en février dernier, mentionnons la nutrition prénatale, lalphabétisation, les interventions auprès des enfants et des personnes handicapées, les infrastructures de recherche dans les universités et les hôpitaux, la mise sur pied dun système dinformation en santé, et jen passe. Plutôt que denvahir ainsi nos champs de responsabilité, le gouvernement fédéral devrait donner suite à la demande formulée à maintes reprises par le Québec. Il devrait se retirer du financement des programmes sociaux et transférer au Québec, en contrepartie, des points dimpôt sur le revenu des particuliers, respectant en cela lesprit et la lettre de la constitution canadienne. 3. Harmonisation avec la TPS : le Québec réclame léquité Jaimerais maintenant prendre quelques minutes pour parler de lharmonisation de la taxe de vente du Québec avec la TPS fédérale. On se rappellera quen 1992 le Québec a été un pionnier en matière dharmonisation de sa taxe de vente avec la TPS fédérale. Cétait une bonne décision, puisquelle permettait daugmenter la compétitivité de nos entreprises sur les marchés et de réduire le coût de leurs investissements. Le Québec na rien reçu du gouvernement fédéral pour compenser les pertes de revenus découlant de lharmonisation. En fait, pour que cette réforme soit neutre sur ses revenus, le gouvernement québécois a dû augmenter les taux de taxation des entreprises. Par la suite, trois provinces maritimes ont décidé dharmoniser, à compter du 1er avril prochain, leurs taxes de vente avec la TPS fédérale. Dans leur cas, Ottawa leur versera, pour quatre ans, une compensation de près de 1 milliard de dollars. Ces trois provinces se seront donné, avec largent fédéral provenant en partie de nos impôts, un régime fiscal plus compétitif : elles vont réduire le taux de leur taxe de vente; elles vont donner à leurs entreprises des remboursements complets de la taxe de vente payée sur leurs achats; elles nauront pas à augmenter les impôts de leurs entreprises pour financer leur réforme; et elles se seront donné ces avantages en les faisant payer par nos propres impôts. En plus, elles font de la publicité dans les journaux du Québec pour attirer nos entreprises chez elles. Le Québec a dénoncé dès sa mise en oeuvre le programme fédéral daide à lharmonisation. Toutefois, le respect le plus élémentaire de léquité exige dOttawa quà défaut de retirer son aide aux Maritimes, il consente une aide équivalente à toute province qui aura choisi dharmoniser sa taxe de vente avec la TPS. Le Québec demande donc à ce titre une compensation de 2 milliards de dollars, soit un montant nettement inférieur à ce quobtiendront, par habitant, les provinces de lAtlantique. Malgré lévidence des coûts qua entraînés pour le Québec lharmonisation, Ottawa refuse de traiter le Québec dune façon juste et équitable. Lors du Sommet de Montréal, notre gouvernement a reçu lappui de nos principaux partenaires socio-économiques dans ses démarches. Nous allons continuer la bataille et jespère que lOpposition officielle, après étude soignée des chiffres, appuiera sans équivoque la position du Québec, comme lont fait lOntario, lAlberta et la Colombie-Britannique. 4. 1997-1998 : une étape déterminante dans lélimination du déficit Pour lannée qui vient, conformément à lorientation que nous avons suivie jusqu'à maintenant, jannonce que lobjectif de déficit de 2,2 milliards de dollars sera respecté. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC
Note : Un montant négatif indique un besoin de financement et un montant positif une source de financement. Pour la variation de lencaisse, un montant négatif indique une augmentation et un montant positif une réduction. a) Le redressement effectué principalement par la voie des dépenses de programmes Nous atteindrons notre objectif de déficit principalement par la réduction des dépenses. La semaine dernière, mon collègue, le Président du Conseil du trésor, a présenté les crédits pour la prochaine année financière. Leffort de réduction des dépenses en 1997-1998 atteindra 2,3 milliards de dollars. b) Contribution des grandes entreprises à leffort délimination du déficit Un effort particulier sera demandé aux grandes entreprises. Lors du dernier budget, javais fixé au 31 mars prochain la date à laquelle les grandes entreprises pourraient commencer à recevoir un remboursement complet de la taxe de vente du Québec payée sur leurs achats. Actuellement, certains de leurs achats ne donnent pas droit au remboursement de taxe de vente. Afin que tous participent à nos efforts pour éliminer le déficit et après avoir soigneusement examiné la situation, jen suis venu à la conclusion que nous navons pas les moyens, à ce moment-ci, dappliquer cette mesure qui aurait coûté plus de 500 millions de dollars au trésor québécois cette année. Si, par ailleurs, Ottawa décidait de nous verser notre juste compensation pour lharmonisation avec la TPS, je reviendrais immédiatement sur cette décision. c) Contrer lévasion fiscale et le travail au noir Au terme de leurs consultations, les membres de la Commission sur la fiscalité et le financement des services publics ont été clairs sur la question du travail au noir et de lévasion fiscale. Ils ont écrit : « ... les citoyens souhaitent que le gouvernement sattaque vigoureusement et rapidement à ce problème avant que les conséquences ne soient irréversibles ». Depuis deux ans, notre gouvernement a entrepris une série dactions dans ce domaine. Avec le présent budget, nous accélérons le pas : nous effectuons un « blitz » du côté du travail au noir dans lindustrie de la construction; nous régularisons la situation des travailleurs à pourboires et nous améliorons du même coup leur protection sociale; et nous accentuons les efforts de perception des revenus déjà entrepris. Ces actions devraient engendrer des revenus additionnels de 326 millions de dollars en 1997-1998. Enrayer le travail au noir dans lindustrie de la construction Pour enrayer le travail au noir et lévasion fiscale dans la construction, qui demeure lindustrie la plus affectée par ces problèmes, ce budget propose des mesures qui comportent trois volets : intensifier les mesures mises en oeuvre au cours des dernières années; améliorer les mécanismes de contrôle; et intégrer les activités de la Régie du bâtiment et de la Commission de la construction. Régulariser la situation des travailleurs à pourboires et améliorer leur protection sociale La sous-déclaration des revenus de pourboires dans lhôtellerie et la restauration est aussi un problème généralisé, que les gouvernements ont négligé. Seulement 5 % des pourboires sont déclarés, ce qui occasionne des pertes fiscales de 115 millions de dollars. Cette situation porte préjudice non seulement aux revenus du gouvernement, mais aussi aux employés eux-mêmes. En effet, ceux-ci ne bénéficient de lassurance-emploi que sur la partie de leurs pourboires qui est contrôlée par leur employeur. Certains nous proposent de rendre obligatoire le pourboire, pour mettre fin de façon radicale à cette situation doublement antisociale. Nous avons retenu une approche plus modérée, préconisée dailleurs par de nombreux acteurs du milieu de la restauration. Cette nouvelle approche devrait servir à la fois les employés, les employeurs, les finances publiques et le civisme fiscal. Tout dabord, nous ferons en sorte que les travailleurs de la restauration et de lhôtellerie puissent bénéficier des mêmes avantages sociaux que les autres travailleurs. À cette fin, notre gouvernement exigera quune entente écrite, négociée entre employeur et employés dans chaque établissement, fasse partie intégrante du contrat de travail de ces employés. Cette entente précisera : les modalités de remise des pourboires du salarié à lemployeur; le taux de prélèvement pour les retenues à la source sur ces pourboires; et les modalités de redistribution des pourboires aux employés. Le gouvernement fédéral nous a assurés que cette entente garantira enfin aux employés lassurance-emploi sur leurs pourboires. Par ailleurs, les employeurs seront tenus, à compter du 1er janvier prochain, deffectuer les retenues à la source sur un montant équivalant à 8 % des ventes sujettes à pourboires effectuées par lemployé, si celui-ci lui remet une somme inférieure à ce montant. Les dispositions existantes des régimes québécois de prestations sociales, tels que le régime de rentes et le régime de prestations aux accidentés du travail, garantissent déjà à ces employés les bénéfices correspondant aux revenus de pourboires quils déclareront. De cette manière, les travailleurs seront incités à déclarer tous leurs pourboires. En raison de ces changements, les employeurs seront amenés à verser des cotisations sociales sur la totalité des pourboires. Pour les aider à sadapter à cette nouvelle situation, le présent budget leur accorde un crédit dimpôt égal aux cotisations additionnelles qui en résulteront. Combattre le commerce illégal des boissons alcooliques Certains groupes criminalisés ont des comportements très violents qui mettent en danger la vie et la sécurité des honnêtes gens. Notre gouvernement et mes collègues, les ministres de la Justice et de la Sécurité publique, nont et nauront aucune indulgence à cet égard. Dailleurs, le gouvernement est intervenu avec vigueur par des opérations policières spéciales, dont les escouades CARCAJOU et GRICO. Ces opérations seront poursuivies. Mais nous frapperons aussi dune autre manière les groupes criminalisés, sans violence aucune, en un point qui traditionnellement leur fait très mal : leurs ressources financières clandestines. Nous intensifierons notre lutte contre le commerce illégal dalcool, une source importante de revenus pour le crime organisé. Les détenteurs de permis dalcool verront leurs permis de vente suspendus pour un minimum de 30 jours sils se rendent coupables de vente dalcool de contrebande ou dexploitation de jeux illégaux. La diminution de la contrebande dalcool et laugmentation correspondante des ventes légales de boissons seront profitables au trésor public. Les travailleurs de lindustrie des spiritueux et leurs patrons, qui nous pressent dagir, sen trouveront aussi gagnants. d) Réforme de la fiscalité locale Plusieurs services produits ou subventionnés par le gouvernement sont surtout dintérêt local. Ils seraient probablement mieux gérés sils étaient produits par les instances locales, y compris les municipalités régionales de comté (MRC) et les communautés urbaines. Cela devrait favoriser la mise en place de services et de façons de faire mieux adaptés aux désirs des populations et assurer un meilleur contrôle des coûts par les citoyens. Par ailleurs, les instances locales ont eu loccasion, au cours des derniers mois, de nous faire part dun certain nombre de leurs problèmes. On pense entre autres aux difficultés des villes-centres, dont le fardeau fiscal est particulièrement élevé, à létalement urbain et au poids excessif de la rémunération dans les dépenses des municipalités. En ce qui concerne la ville de Montréal, je tiens à souligner que nos discussions pour un pacte fiscal vont bon train et que nous pourrons annoncer dici quelques semaines les décisions de notre gouvernement. Nous entendons procéder à un réaménagement de la fiscalité locale et confier aux instances locales des responsabilités accrues. Ces responsabilités ont trait entre autres à la planification et au financement de services et équipements locaux et régionaux. Ce réaménagement devra respecter les principes dautonomie locale, de subsidiarité et déquité dans le partage des coûts et des services. Les instances locales seront amenées à rationaliser leurs activités, à réduire leurs coûts de fonctionnement et à dégager les sommes nécessaires dans le but de ne pas alourdir le fardeau fiscal des contribuables locaux. Elles devront inévitablement réexaminer les coûts de leur main-doeuvre. En effet, limportance de ces coûts dans leur budget de fonctionnement et lécart parfois considérable, en faveur des employés municipaux, entre leur rémunération globale et celle du personnel des secteurs public et privé, commandent un tel examen. À cet égard, le gouvernement entend favoriser des échanges soutenus avec les autorités municipales et leurs associations de salariés, afin quensemble et, le cas échéant, avec laide du gouvernement, elles puissent trouver des solutions appropriées à ce problème réel. Léquité et les impératifs de saines finances publiques imposent une obligation de résultats à tous les intéressés. De plus, nous sommes déterminés à accélérer la mise en place de la politique de consolidation des communautés relative aux agglomérations de plus de 10 000 habitants. Pour que les instances locales puissent assumer adéquatement leurs nouvelles responsabilités, dautres moyens devront être envisagés. Les parties concernées auront le temps den discuter, puisque cette réforme de la fiscalité locale nentrera en vigueur quà compter du 1er janvier 1998. Les budgets des municipalités pour 1997 ne seront donc nullement affectés. La réforme devra entraîner pour le gouvernement des économies budgétaires de 125 millions de dollars pour lexercice 1997-1998 et de 500 millions de dollars pour lexercice suivant. Le cadre financier est donc ferme, mais toutes les modalités peuvent être discutées et le seront, dans le respect de nos interlocuteurs des collectivités locales. Mon collègue, le ministre des Affaires municipales, déposera bientôt un document dorientations présentant le contexte général de la réforme proposée, les enjeux et les mesures envisagées. Il y sera prévu une démarche de consultation au cours de laquelle les élus locaux et la population en général pourront largement exprimer leurs points de vue. e) Le tabac Par ailleurs, on se rappellera que le gouvernement du Québec sétait engagé, en février 1994, dans une politique de réduction des taxes sur les produits du tabac, de concert avec le gouvernement fédéral. Ce dernier avait réduit sa taxe de 10 $ par cartouche de 200 cigarettes, tandis que le Québec avait réduit la sienne de 11 $. En mai 1995, nous avons récupéré 72 cents de ce dollar supplémentaire. À compter de minuit ce soir, nous récupérerons les 28 cents restants. Conclusion En conclusion, jinsiste pour dire à quel point jai cherché dans ce budget à allier le plus possible, comme trait de gouvernement, les vertus daudace, de détermination et de ténacité que requièrent des circonstances particulièrement difficiles. Ce budget est un plan daction exigeant qui a mobilisé tout lappareil public. Il a été rendu possible grâce au dévouement des grands serviteurs de lÉtat, hommes et femmes, qui ont donné le meilleur deux-mêmes pour nous seconder dans son élaboration. Jaimerais remercier aussi les membres du caucus des députés ministériels pour leurs suggestions pertinentes, qui ont contribué à enrichir le contenu de ce budget. Je voudrais exprimer toute ma gratitude enfin au premier ministre et à mes collègues du Conseil des ministres qui nont jamais cessé dafficher un parti pris pour les réformes, pour laction et contre limmobilisme et le laisser-aller. De cela, lensemble du gouvernement peut être fier. Cest un budget qui sattaque aux vrais problèmes que vit le Québec et qui améliore notre compétitivité sans sacrifier nos idéaux de solidarité. Cest un budget qui met de lordre, qui prépare lavenir et qui rehausse la crédibilité de notre État. Tous ces travaux, longs et difficiles, sont une autre façon daimer notre patrie. Ce voyage vers la santé économique et financière recoupe parfaitement le cheminement vers notre destin national. Dans tout ce que nous faisons, nous pouvons dire, comme Gaston Miron dans son vers immortel : « Je nai jamais voyagé vers autre pays que toi mon pays ». GOUVERNEMENT DU QUÉBEC
(1) Comprend limpôt sur les profits des sociétés, la taxe sur
le capital et celle sur les primes qui en tient lieu pour les compagnies
dassurances.
(1) Provision créée lorsque le déficit accumulé dune entreprise du gouvernement excède le coût du placement en actions quy détient le gouvernement.
Note : Un montant négatif indique un besoin de financement et un
montant positif une source de financement.
Note: Un montant négatif indique un besoin de financement et un montant
positif une source de financement. Pour la variation de lencaisse, un montant
négatif indique une augmentation et un montant positif une réduction. |
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