SUSCITER 19 MILLIARDS DE DOLLARS D’INVESTISSEMENTS PRIVÉS SUR 5 ANS

«L’investissement des entreprises constitue un des déterminants majeurs de la création d’emplois, de la compétitivité et du niveau de vie. La stratégie que je viens de déposer en fait, à juste titre, un axe prioritaire d’intervention.

Voilà pourquoi le présent budget dote le Québec d’une série de nouveaux instruments pour accroître le niveau d’investissements. »

— Bernard Landry

(Québec, le mardi 31 mars 1998) — Dans le cadre du Discours sur le budget qu’il a présenté aujourd’hui, le Vice-Premier ministre et ministre d’État de l’Économie et des Finances, monsieur Bernard Landry, a annoncé un plan d’action énergique qui vise à susciter 19 milliards de dollars d’investissements privés au cours des cinq prochaines années.

UNE SGF RENOUVELÉE POUR GÉNÉRER 10 MILLIARDS DE DOLLARS D’INVESTISSEMENTS PRIVÉS

Sans affecter les niveaux de dépenses ou le déficit, le gouvernement placera 400 millions de dollars par année pendant cinq ans dans la SGF renouvelée pour lui permettre de collaborer, en partenariat avec le secteur privé, à la réalisation de quelque 125 projets touchant au moins dix secteurs de l’activité économique québécoise : métaux et minéraux, chimie, et pétrochimie plasturgie, produits forestier s, matériel de transport, machinerie, santé, technologie, agroalimentaire, récréo-touristique, logistique industrielle.

Ces projets devraient entraîner des investissements privés de l’ordre de 10 milliards de dollars et créer 75 000 nouveaux emplois au cours des cinq prochaines années.

Les projets seront réalisés sur une base d’affaires. La participation de la SGF ne sera jamais majoritaire ni permanente et son action se concentrera sur le déclenchement et l’accompagnement de nouveaux projets.

Les stratégies envisagées par la SGF sont multiples et adaptées au contexte de la modernisation, par exemple : valoriser les technologies des centres de recherche locaux, industrialiser les biotechnologies, structurer une chaîne industrielle des semi-conducteurs, développer des sites touristiques d’envergure internationale et consolider des activités pétrochimiques à Montréal-Est. La liste des stratégies et créneaux appara& icirc;t en annexe à ce communiqué.

Par ailleurs, pour améliorer la cohésion et la synergie des interventions, les sociétés d’État SOQUEM, SOQUIA, SOQUIP et REXFOR seront regroupées avec la SGF dans un même consortium, tout en gardant leur identité. Ce regroupement s’inscrit dans un contexte d’ouverture des marchés où les entreprises offrant un large potentiel d’expansion sont de grande taille.

7,1 MILLIARDS DE DOLLARS AVEC INVESTISSEMENT-QUÉBEC

Le gouvernement mettra sur pied Investissement-Québec, qui aura comme seule et unique mission de susciter davantage d’investissements au Québec. L’organisme agira comme guichet unique auprès des investisseurs qui cherchent un support financier de l’État et aura accès à une enveloppe globale de 500 millions de dollars du programme FAIRE pour susciter 5 milliards de dollars d’investissements privés ; au cours des cinq prochaines années.

Investissement-Québec aura le mandat de présenter rapidement aux investisseurs locaux et étrangers une offre globale de la part du gouvernement : une offre adaptée aux besoins spécifiques de l’investisseur, que ce soit en termes d’aide financière, d’aide à la formation de la main-d’œuvre ou d’informations précises sur des sites potentiels et autres informations stratégiques. En somme, une offre qui puisse démontrer à l’entreprise qu’elle a un avantage décisif à investir au Québec.

Les aides prendront la forme de garanties de prêt, de prises en charge d’intérêt, de subventions à l’emploi et de crédits d’impôt.

Par ailleurs, sa filiale, Garantie-Québec, vouée au financement des PME, aura pour objectif de susciter 1,3 milliard de dollars d’investissements privés sur cinq ans. Les principales formes d’aide vont de la garantie de prêt à la marge de crédit à l’exportation en passant par le financement de crédits d’impôt.

EMPLOI-QUÉBEC

Au cours des cinq prochaines années, une somme de 40 millions de dollars par année sera ainsi consacrée par Emploi-Québec à des fins de formation de la main-d’œuvre dans le cadre de projets d’investissements. Ces sommes devraient permettre de susciter des projets pour 800 millions de dollars.

Ces demandes d’aide financière à la formation seront soumises à l’approbation de la Commission des partenaires du marché du travail, qui décidera de la contribution d’Emploi-Québec en raison de l’impact de l’investissement projeté sur l’emploi.

1,6 MILLIARD DE DOLLARS AVEC LES INNOVATECH

Les sociétés Innovatech seront transformées en sociétés à capital-actions. Elles disposeront de 250 millions de dollars de capital pour investir dans des projets créateurs d’emplois. Une telle mise de fonds devrait leur permettre de réaliser des projets d’investissements pouvant atteindre 1,3 milliard de dollars d’ici cinq ans. Par la prise de participation minoritaire, elles appuieront le démarrage d 6;entreprises technologiques.

Par ailleurs, dans le but d’intensifier la présence des sociétés Innovatech en régions, une quatrième société Innovatech dédiée aux régions ressources sera constituée. Elle disposera d’une dotation initiale de 50 millions de dollars lui permettant de participer à des projets totalisant 250 millions de dollars.

LA SODEC : MIEUX OUTILLÉE POUR SOUTENIR LES INDUSTRIES CULTURELLES

La Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) sera dotée de nouveaux moyens d’intervention. Elle pourra dorénavant utiliser des outils financiers telles les débentures. De plus, la Société pourra souscrire des participations minoritaires dans des entreprises culturelles et dans des projets de diffusion.

Elle disposera d’un montant de 20 millions de dollars pour aller de l’avant dans ces projets avec le secteur privé qui pourraient totaliser 30 millions de dollars.

La SODEC pourra intervenir auprès de jeunes entreprises à haut niveau de risque. Le multimédia, le logiciel et les applications culturelles des technologies de l’information sont les domaines particulièrement visés.

Avec la prise de participation dans des projets de diffusion, la SODEC pourra participer au lucratif marché mondial des productions de grande envergure.

LA SDBJ : UN MANDAT ÉLARGI

Actuellement, la loi constitutive de la Société de développement de la Baie James (SDBJ) restreint cette dernière aux investissements dans le secteur des ressources naturelles. Son mandat sera adapté pour répondre plus efficacement aux besoins du territoire de la Baie-James.

La SDBJ sera donc restructurée afin qu’elle puisse participer conjointement avec le secteur privé à des projets de diversification économique.

Le gouvernement injectera des fonds pour lui permettre de participer au capital-actions d’entreprises qui pourraient réaliser 40 millions de dollars d’investissements privés.

Les interventions de la SDBJ devront respecter les mêmes principes qui prévalent pour les autres sociétés d’État d’investissements du gouvernement : l’investissement devra être rentable et la SDBJ devra être minoritaire.

250 MILLIONS DE DOLLARS DANS LES MINES ET L’ÉNERGIE

Développement de l’industrie minière

Un montant de 18 millions de dollars répartis sur trois ans sera octroyé pour soutenir le développement de l’industrie minière, ce qui devrait faciliter la réalisation de plusieurs projets pouvant totaliser plus de 200 millions de dollars d’investissements. Ces projets concernent notamment la réalisation d’études et de travaux pour le développement et la mise en production de gisements miniers.

Extension du réseau gazier

Des mesures seront mises en place pour appuyer des projets d’investissements pouvant atteindre 50 millions de dollars visant à desservir de nouveaux clients dans les régions de St-Hyacinthe, de Coaticook, de l’Outaouais et de Québec qui n’ont pas encore accès au gaz naturel.

SUSCITER POUR 19 MILLIARDS DE DOLLARS D’INVESTISSEMENTS PRIVÉS SUR 5 ANS

Mesures Modalités Investissements privés

(Millions de dollars)

Coûts pour le gouvernement sur 2 ans
SGF renouvelée • Formation de plus de consortiums avec le secteur privé

• Participation minoritaire ; capital patient ; mise de fonds du gouvernement : 2 MM$

• Approche proactive du développement d’un projet (prospection, montage financier, implantation et suivi)

• 10 secteurs cibles : métaux et minéraux, matériel de transport, récréo-touristique, agroalimentaire, produits forestiers, santé, chimie, technologie, machinerie, logistique industrielle

10 000 - (1)
Innovatech et autres sociétés d’État • Accélérer le démarrage de PME technologiques

• Partenariat minoritaire

• Création d’Innovatech Régions ressources

• SODEC : création de SODEC financière avec le secteur privé ; financement de projets de diffusion sur le marché mondial des productions culturelles de grande envergure

• SDBJ : favoriser la diversification économique

1 650 - (1)
Investissement-Québec • Offre intégrée aux investisseurs

• Recherche d’investissements étrangers

• Prolongation du programme FAIRE pour 5 ans pour les projets de plus de 10 M$ ou créant au moins 100 emplois et pour les projets de plus de 2 M$ et créant au moins 50 emplois dans le multimédia, les centres d’appels et le minier

• Formes d’aide : prise en charge d’intérêts, subvention par emploi créé, garantie de prêt

• Principaux secteurs : métallurgie, chimie, produits forestiers, tourisme et technologie.

5 000 90 (2)
Garantie-Québec • Garantie de prêt pour les projets d’investissement des PME

• Marge de crédit à l’exportation

• Financement des crédits d’impôt

1 300 29
Emploi-Québec • Aide à la formation de la main-d’œuvre 800 64 (3)
Mines et énergie • Aide pour des études ou des travaux dans l’industrie minière

• Extension du réseau gazier

250 20
Total
19 000 203

(1) Rendement supérieur au coût des fonds du gouvernement
(2) Dépense des deux premières années pour des engagements de 200 M$. L’enveloppe totale d’engagements est de 500 M$ et devrait se débourser sur une période de plus de 10 ans.
(3) Déjà prévu dans les crédits du ministère de l’Emploi et de la Solidarité.

STRATÉGIES ET CRÉNEAUX DU PLAN D’INVESTISSEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE FINANCEMENT

Secteur Stratégie Créneaux
Métaux et minéraux • Favoriser l’accélération du virage vers la transformation secondaire des métaux légers, particulièrement l’aluminium et le magnésium ;

• Susciter le développement de nouvelles capacités technologiques.

• Aluminium et magnésium (primaire et secondaire);
• Interventions possibles dans les filières silicium, ferrosilicium, lithium, titane et acier inoxydable;
• industrie du verre :
• contenants
• verre traité
• fibre de verre.



Chimie, pétrochimie plasturgie • Consolider les activités pétrochimiques à Montréal-Est ;

• Favoriser l’obtention de mandats nord-américains pour les filiales de compagnies chimiques étrangères

• Favoriser la consolidation du secteur de la plasturgie.

• Pétrochimie : filière phénol - résines phénoliques (bisphénol, polycarbonate), aromatiques, polypropylène, mono et dioxyde de carbone et hydrogène ;

• Chimie : chimie fine (pharmaceutique), chimie pour électronique, électrochimie, pharmaceutique animale ;

• Plasturgie : recyclage, produits à valeur ajoutée pour secteurs spécialisés (santé, électronique, transport).

Produits forestiers • Développement d’un secteur «fabrication d’équipements» avec partenaires internationaux ;

• Introduction de partenaires internationaux dans la transformation du bois ;

• Réalisation / financement de projets internationaux en partenariat avec des sociétés d’ingénierie ;

• Fabrication de produits chimiques spécialisés (intrants ou dérivés de la biomasse).

• Équipementiers forestiers, transformation du bois, fabrication de papiers couchés.
Matériel de transport • Aéronautique : favoriser le regroupement des sous-traitants, attirer les entreprises étrangères, favoriser les projets issus de technologies novatrices ;

• Transport terrestre : favoriser les pièces en aluminium/magnésium, renforcer la base de sous-traitants, supporter les projets aux technologies novatrices.

• Aéronautique ; hélicoptère, sous-traitance;

• Transport terrestre : moteur électrique pour automobile, train urbain sur rail monopoutre.

Machinerie • Développer des partenariats avec les sociétés étrangères;

• Développer un outil de financement adapté aux besoins des sociétés qui sont souvent des PME ;

• Susciter la création d’un centre de marketing / service / formation / assemblage pour machinerie ;

• Utiliser comme points d’appui les principaux secteurs utilisateurs.

• Produits électriques et automatisation : moteurs électriques industriels, ventilateurs industriels, excavation, emballage, éoliennes ;

• Machines-outils / machinerie pour métal en feuille et ensachage.

Santé • Valoriser les technologies provenant de centres de recherche locaux ;

• Participer à l’industrialisation des biotechnologies ;

• Réaliser des projets en fermentation ;

• Mettre sur pied une compagnie de commercialisation dans les équipements médicaux .

• Technologies émergentes : criblage à haute vitesse, chimie combinatoire, génomique fonctionnelle ;

• Production d’ingrédients actifs (biopharmaceutiques, albumine, nutraceutiques, enzymes, peptides, nucléotides) ;

• Formulation et fabrication pharmaceutique ;

• Télémédecine (avec électronique/logiciels).


STRATÉGIES ET CRÉNEAUX DU PLAN D’INVESTISSEMENT DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE FINANCEMENT (SUITE)

Secteur Stratégie Créneaux



Technologie • Technologies de l’information : interventions dans des secteurs de force du Québec tant dans la fabrication que dans le développement de logiciels et de contenus ;

• Semi-conducteurs : mise en production au Québec de tous les éléments de la chaîne industrielle, des matières premières aux produits semi-finis en passant par les activités de design.

• Technologies de l’information :

• télécommunications : communications sans fil, satellites, réseaux multimédia multi-points ;

• matériel informatique : terminaux spécialisés, matériel multimédia, cartes à puces ;

• instrumentation/productique ; optique et automates programmables ;

• logiciels d’applications spécialisées : téléconférence, imagerie-médicale, téléformation, télémédecine, télédétection, commerce électronique ;

• multimédia et autoroute de l’information : interfaces intégrées vidéo/audio/données.

• Semi-conducteurs :

• silicium polycristallin et plaquettes ;

• conception et design ;

• fabrication de semi-conducteurs ;

• photomasques et autres produits chimiques ;

• optoélectronique et écrans d’affichage.

Agroalimentaire • Favoriser les créneaux complémentaires à la santé humaine ;

• Créer un pôle industriel majeur dans la région de
St-Hyacinthe ;

• Développer des activités de fabrication avec mandats transfrontaliers avec les multinationales.

• Protéines du lait, nutraceutiques, enzymes, vaccins (santé animale) ;

• Congélation et empaquetage de produits en transit par le port et l’aéroport ;

• Mandats régionaux.

Récréo-touristique • Susciter la réalisation de projets majeurs ;

• Miser sur la synergie avec d’autres secteurs, particulièrement celui des nouvelles technologies de l’information pour développer des niches spécifiques au Québec.

• Tourisme urbain : développement d’une ou plusieurs attractions majeures ;

• Tourisme «grande nature» : développement d’attractions dans le cadre d’une «route bleue touristique» ;

• Tourisme en accueil international quatre saisons.

Logistique industrielle • Contribuer au positionnement du Québec comme centre de logistique industrielle pour le nord-est américain en investissant dans le développement d’infrastructures commerciales de classe mondiale et la création de groupes d’expertise majeurs. • Création d’une zone industrielle spécialisée en partenariat avec une entreprise de stature internationale ;

• Construction de centres de distribution avec des entreprises européennes dont les produits transitent par le port de Montréal ;

• Activité spécialisée en produits alimentaires tirant profit des camions frigorifiés servant aux importations de denrées périssables du sud des Etats-Unis ;

• Construction de centres de distribution clefs en main.

 

Source : Madame Andrée Corriveau
Conseillère, Communications
Cabinet du Vice-Premier ministre
Tél. : (418) 643-5270

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