IV. Investir davantage pour les jeunes et l'éducation
Je redis que ce budget en est un d'avenir, d'espoir, de succès et de solidarité. C'est le contraire du misérabilisme. En février, le Sommet du Québec et de la jeunesse a tracé d'excellentes pistes d'action concrètes pour le futur.
Au terme du Sommet, le gouvernement s'est engagé à investir 1 milliard de dollars d'argent neuf dans le secteur de l'éducation au cours des trois prochaines années. De plus, il a été convenu de créer un Fonds jeunesse tout en maintenant le Fonds de lutte contre la pauvreté créé en 1996.
a) Favoriser une éducation de qualité
Le présent budget vient concrétiser dès à présent notre engagement d'investir dans l'éducation. C'est ainsi que les réseaux bénéficieront de montants importants pour leur développement, à savoir 200 millions de dollars en 2000-2001, 300 millions de dollars l'année suivante et 500 millions de dollars par année par la suite.
Comme l'a dit mon collègue de l'Éducation, le refinancement des universités sera réalisé en regard des objectifs suivants : accessibilité, performance et réponse aux besoins de la société. Le tout équilibré entre l'essentielle présence en région et le développement des grands pôles d'excellence. Nous comptons sur l'appui essentiel du corps professoral pour mener à bien ces orientations.
Ce budget va même plus loin que les engagements du Sommet, avec de nouvelles initiatives comportant des moyens supplémentaires considérables. Un montant de 150 millions de dollars est tout d'abord consenti, dont 100 millions de dollars aux universités, 40 millions de dollars aux commissions scolaires et 10 millions de dollars aux cégeps, afin de les encourager à maintenir leur santé financière.
Sur un plan plus microéconomique, nous dégageons 24 millions de dollars pour la modernisation de l'hôpital de la faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, dont l'accréditation serait autrement à risque.
b) Favoriser l'excellence
Nous voulons aussi encourager nos jeunes qui étudient à la maîtrise, au doctorat et au post-doctorat. Pour ce faire, nous dégageons 24 millions de dollars, au cours des trois prochaines années, afin d'accroître de 40 % le montant des bourses qui leur sont accordées.
Dans le même ordre d'idées, mais sur le plan fiscal, nous appuyons le développement de la relève en matière de recherche universitaire. Les étudiants se voient présentement confisquer par l'impôt une partie de leurs bourses. Pour mieux les protéger, j'annonce aujourd'hui deux dispositions nouvelles. Premièrement, nous relevons de 500 $ à 3 000 $ la partie des bourses exemptée d'impôt. Deuxièmement, nous exemptons de l'impôt la totalité des bourses accordées au mérite aux étudiants universitaires.
Les jeunes qui s'investissent dans le sport d'élite constituent de véritables modèles pour toute la jeunesse. Nous allons appuyer financièrement leurs efforts. Je souhaite que leur détermination les amène vers des succès aussi éclatants que ceux des Mélanie Turgeon, Nathalie Lambert, Mélanie Marois, Pierre Harvey ou Dominic Laroche. J'annonce donc aujourd'hui la mise en place d'un crédit d'impôt pour les 2 000 athlètes de haut niveau du Québec. Ce crédit d'impôt variera de 1 000 $ à 4 000 $ selon que l'athlète appartient à l'excellence, à l'élite ou à la relève et pratique dans une discipline individuelle ou collective.
J'annonce de plus un budget additionnel de 10 millions de dollars par année, que le ministre délégué à la Santé utilisera pour favoriser la pratique du sport amateur.
Le présent budget vient en outre encourager l'excellence, cette fois en matière de recherche et de développement. Il donnera, tout d'abord, plus de moyens à Valorisation-Recherche Québec. En effet, 120 millions de dollars lui seront versés pour appuyer les chercheurs québécois dans la compétition pour des subventions offertes de sources extérieures. Mes collègues de la Santé et des services sociaux et de l'Éducation dégageront aussi des ressources à cette fin.
De plus, au cours des trois prochaines années, 40 millions de dollars supplémentaires seront versés pour soutenir les équipes de recherche par le biais des fonds subventionnaires. Enfin, le ministre de la Recherche, de la Science et de la Technologie s'apprête à déposer une nouvelle politique scientifique plus tard cette année, qui disposera des moyens requis pour que le Québec demeure à l'avant-garde en matière de savoir et de technologies nouvelles.
c) Favoriser l'initiative
Le besoin le plus immédiat exprimé par les jeunes est évidemment l'accès à l'emploi. Les jeunes ont été heureusement les premiers bénéficiaires de la forte reprise de l'économie. Ils sont aussi de ce fait les premiers bénéficiaires des mesures du budget qui appuient la création d'emplois. Nous voulons cependant leur venir en aide de façon plus spécifique.
Le plus formidable résultat du Sommet est sans doute la création d'un Fonds jeunesse de 240 millions de dollars. Je tiens à remercier le monde des affaires qui assumera la moitié de cette somme. Pour ce qui est de l'État, il y versera sa part dès cette année. Voilà une belle entreprise de solidarité québécoise et une bonne manière d'utiliser nos surplus budgétaires.
Ce budget réserve aussi 95 millions de dollars pour diverses autres mesures d'aide à la jeunesse, qui seront dévoilées incessamment par le ministre d'État à l'Éducation et à la Jeunesse, que je félicite au passage pour sa vigueur, sa rigueur et ses excellentes performances au Sommet.
Je rappelle que, fidèles aux traditions de solidarité de notre société, nous avons convenu de maintenir le Fonds de lutte contre la pauvreté, qui avait été créé lors du Sommet socio-économique de l'automne 1996. Le Fonds disposera d'une somme de 160 millions de dollars au cours des trois prochaines années.
Il y a deux ans, j'ai annoncé la création du Fonds étudiant solidarité travail du Québec, en partenariat avec la FTQ et son Fonds de solidarité. Les revenus annuels de ce fonds ont permis d'offrir, en 1999, près de 400 stages rémunérés à des étudiants et de faciliter leur entrée sur le marché du travail. Avec nos partenaires, nous avons convenu d'investir chacun 10 millions de dollars pour favoriser la réalisation d'un plus grand nombre de stages d'étudiants.
Si l'on coiffait le présent budget d'une dédicace, elle pourrait se lire : « À la jeunesse du Québec ». Non seulement nous avons cessé d'endetter les jeunes, mais nous les appuyons solidairement avec de puissants moyens afin qu'ils puissent réussir leurs vies plus facilement que ne l'ont fait leurs devanciers. J'imagine que c'est ce que l'on appelle la solidarité intergénérationnelle.
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