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Introduction
Monsieur le Président,
Au cours des mois qui viennent de s'écouler, le Québec a connu des succès économiques, financiers et sociaux remarquables, ce qui me permet de présenter un budget d'espoir, de fierté et franchement orienté vers l'avenir.
- Les finances publiques sont enfin équilibrées, après des décennies de déficit chronique.
- La croissance économique est substantielle et le taux de chômage a été ramené à un niveau que l'on n'avait pas vu depuis un quart de siècle.
- Notre lutte contre la pauvreté a aussi connu des résultats appréciables, si l'on songe au nombre de ménages qui ont quitté l'aide sociale et retrouvé la dignité du travail
- Il y a trois semaines, les jeunes du Québec ont participé à un Sommet qui a dégagé des consensus qui inspireront maintenant plusieurs de nos actions collectives.
Les Québécoises et les Québécois ont généralement retrouvé confiance en l'avenir et commencent à croire à la consolidation de leurs succès. On voit bien que l'incertitude qui hélas plane toujours sur notre statut national n'affecte en rien -- contrairement aux légendes -- nos excellentes performances économiques. Au contraire, avec le plein contrôle de nos affaires, il est clair que nous ferions encore mieux.
On ne dira jamais assez que toutes les strates de la société ont contribué à ce redressement et à notre nouvel essor : autant notre excellente main-d'oeuvre que nos entrepreneurs dynamiques et que l'ensemble de nos autres forces vives. Nous avons évidemment profité de la bonne tenue de l'économie continentale, mais notre État national, qui a su moderniser le modèle hérité de la révolution tranquille, a contribué de façon non négligeable à cette vague de prospérité peu commune. Jamais de ma vie je n'ai vu l'économie du Québec en aussi bonne forme, tant par ses résultats que dans sa structure. Nous ne nous sommes pas trompés dans le choix de nos stratégies pour « bâtir le Québec » et amorcer « le virage technologique » : aujourd'hui nous pouvons être contents même si nous ne sommes pas encore pleinement satisfaits.
Le budget que je présente à cette Assemblée propose d'aller encore plus loin sur la route du progrès et de la prospérité. Il présente une politique budgétaire dont la dominante est la croissance mais dans la justice et l'équité envers nos concitoyennes et nos concitoyens.
Ce budget propose d'agir suivant quatre grands axes : fiscalité, santé, jeunesse, économie, économie régionale en particulier. Dans les trois premiers cas, par un juste retour des choses, il redistribue les surplus engendrés par la prospérité, un plus pour tous nos concitoyens et concitoyennes qui ont contribué à les accumuler. Un quatrième volet contient les mesures nécessaires pour que la progression de l'économie se poursuive et rapporte encore plus de dividendes.
- D'abord, après avoir longuement consulté tout le monde sur la manière de le faire, il faut maintenant réduire les impôts plus rapidement et plus que prévu. Nos concitoyennes et nos concitoyens sont les premiers artisans de la prospérité retrouvée, ils doivent aussi en être les premiers bénéficiaires. C'est pourquoi j'annonce aujourd'hui que nous allons diminuer les impôts sur les revenus des particuliers de 4,5 milliards de dollars au cours des trois prochaines années.
Nous commençons dès cette année avec une réduction d'un milliard de dollars. Les contribuables du Québec vont bénéficier des impacts de cette baisse sur les revenus gagnés à partir du 1er janvier dernier. On a déjà vu des gens hausser les impôts rétroactivement. Je tiens à innover aujourd'hui avec des baisses rétroactives.
Ce mouvement de baisse se poursuivra pour atteindre 1,5 milliard de dollars en 2001-2002 et 2 milliards de dollars en 2002-2003.
- Le deuxième volet de notre action concerne la santé. J'annonce que nous allons consacrer de nouveaux et substantiels moyens à cette mission cruciale. Nous investirons, dans la santé, 2,7 milliards de dollars -- deux mille sept cent millions de plus -- en 1999-2000 et 2000-2001.
- En troisième lieu, nous dégageons dans ce budget les sommes nécessaires pour respecter intégralement et au-delà notre engagement pris au Sommet du Québec et de la jeunesse d'investir 1 milliard de dollars en développement pour l'éducation au cours des trois prochaines années. On se souviendra, au passage, avec quel brio notre Premier ministre a su jouer son rôle de rassembleur au cours de ce Sommet, au point qu'il est surprenant qu'il n'en souhaite pas un autre pour bientôt.
- En quatrième lieu, nous injectons 675 millions de dollars dans des initiatives de dépenses pour le développement économique, à la profitabilité éprouvée, afin d'induire plus de croissance et de créer plus d'emplois, en particulier dans certaines régions qui, pour diverses raisons, ont moins bien réussi que les autres.
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