Une réponse appropriée au contexte économique actuel

Depuis le début de lannée, avant même les attentats du 11 septembre, la conjoncture économique internationale connaissait un ralentissement perceptible et cela, après une période de très forte croissance. Les attentats ont accentué ce ralentissement.
Lampleur de ce ralentissement nest pas facile à anticiper, mais elle est suffisante pour justifier une action économique prompte et appropriée des gouvernements.
Cest donc dans ce contexte que sinscrit le budget 2002-2003.
La situation américaine
Un ralentissement plus accentué que prévu
Après avoir maintenu un rythme annuel de progression de plus de 4 % de 1997 à 2000, il était prévu par la majorité des experts que léconomie américaine allait croître moins rapidement en 2001. Au moment du dernier budget du gouvernement du Québec, la moyenne des prévisions du secteur privé établissait à quelque 2 % la croissance économique aux États-Unis en 2001.
Non seulement ce ralentissement sest-il matérialisé, il a en fait été un peu plus important que prévu au cours des huit premiers mois de 2001.
Les principales causes
Le ralentissement économique aux États-Unis en 2001 sest accentué sous leffet combiné de plusieurs facteurs :
- un repli plus prononcé que prévu des marchés boursiers ;
- une chute de la demande pour le matériel informatique et de télécommunication ;
- la vigueur de la devise américaine ;
- les prix plus élevés de lénergie et des aliments ;
- les attentats terroristes aux États-Unis.
Réaction des autorités américaines
Pour relancer léconomie et atténuer les effets des attentats terroristes, les autorités américaines ont toutefois réagi rapidement. Plusieurs mesures ont ainsi été mises de lavant après le 11 septembre. Malgré tout, les conditions économiques se sont rapidement détériorées, forçant les prévisionnistes à revoir à la baisse la croissance économique des États-Unis en 2001.
La situation québécoise
Le Québec affecté par le ralentissement aux États-Unis
La conjoncture dans laquelle se trouve le Québec découle essentiellement des difficultés que traverse léconomie américaine. Le Québec, qui exporte hors du Canada léquivalent de 40 % de son PIB, expédie vers le marché américain 86 % de ces exportations. Il nest donc pas surprenant que le ralentissement observé aux États-Unis au début de lannée 2001 ait provoqué une diminution des exportations à destination de notre premier partenaire économique.
Toutefois, à la veille des attentats terroristes du 11 septembre, léconomie québécoise demeurait fondamentalement solide, en raison particulièrement du taux élevé de confiance des ménages. Le Québec continuait par ailleurs à créer beaucoup demplois, comme lont confirmé les statistiques publiées au début du mois doctobre.
Pour ce qui est du cadre financier de lÉtat, il demeurait donc globalement équilibré. En effet, les rentrées fiscales atteignaient le niveau prévu initialement. Par contre, le Québec subissait des pressions sur les dépenses de programmes, tandis que le service de la dette était moins coûteux, en raison de la diminution des taux dintérêt.
Dans ces circonstances, il nétait aucunement question dun budget. Pas plus la performance de léconomie québécoise que celle des finances du Québec ne lauraient justifié.
Depuis le 11 septembre : un niveau de confiance à maintenir
Les événements du 11 septembre ont profondément modifié les choses. Les experts prévoient maintenant une croissance léconomie américaine de 1 % pour 2001 et de 1,2 % en 2002, soit un point de pourcentage de moins quau moment du dépôt du dernier budget.
Léconomie québécoise est bien entendu directement affectée par laggravation du ralentissement observé aux États-Unis. Elle est dautant plus concernée que certains des secteurs sensibles - comme laérospatiale et le tourisme - sont également des domaines dactivité où le Québec est très présent.
Il est évident quà moyen terme, léconomie du Québec pourra profiter des injections massives de fonds décidées par le gouvernement américain. Le Québec est lun des premiers fournisseurs de lÉtat de New York, et les entreprises québécoises vont ressentir limpact des énormes dépenses de reconstruction déjà enclenchées.
Léconomie du Québec devrait continuer à croître mais à un rythme plus modéré que celui anticipé au budget de mars dernier. La croissance économique au Québec devrait sétablir à 1,1 % en 2001 et à 1,7 % en 2002, compte tenu des mesures de soutien de léconomie mises de lavant dans le présent budget. À elles seules, ces mesures devraient hausser la croissance économique de 0,7 % et contribuer à créer ou maintenir 16 000 emplois.
Dans limmédiat cependant, le gouvernement du Québec doit tout faire pour maintenir le niveau dactivité des entreprises, permettre aux PME créatrices demplois davoir les liquidités nécessaires en ces temps difficiles et stimuler les investissements. Cest ainsi quil sera possible de préserver les emplois créés au cours des dernières années.
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